@ffinités

13 octobre 2010
[Portraits crachés — Suite sans fin.]

Aux dires de son père, Victor est allergique à toute sorte de choses concrètes – au lait de vache, aux pâtes cuites, à la peau des pèches, au concombre en salade, aux poils du chat, à la fumée de cigarette, au beurre pas salé, à la poussière dans la moquette, aux montures de lunettes –, sauf que sa mère, elle, a recensé d’autres motifs d’allergie chez Victor, plus malaisés à définir et moins faciles à éviter : les flamands roses dans les zoo, le numéro des clowns au cirque, les mois d’octobre-novembre chaque automne, les baisers entre adultes au cinéma, l’heure fixe des repas familiaux, le ballon dans les sports collectifs, la station assise sans se balancer à l’école, les nuits de plus de cinq heures d’affilée, l’idée même de croiser un miroir, les sales cons de sa classe d’âge, les cours de dessin chez le psychiatre, le service des urgences dès qu’il simule une crise d’asthme et très bientôt l’internant spécialisé pour mettre ses deux parents d’accord, enfin presque, puisqu’ils ont déjà bien avancé dans leur procédure de divorce.

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12 octobre 2010
[Texticules et icôneries — Logique militaro-humanitaire.]

La relégation de cause à effet.

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24 septembre 2010
[Lectures en partage — Enfin brefs.]

L’envie de composer un recueil de formes brèves m’est venue, il y a quelques années, au sein des éditions Verticales, pour fêter la sortie de nouveaux titres de la collection «Minimales» par un spécimen hors commerce, un titre gracieux, c’est-à-dire gratos. Sauf que l’épineux problème du droit de «citation partielle» des auteurs décédés il y a moins de 70 ans et, a fortiori des vivants, a vite sabordé cette utopie éditoriale : mettre en regard les textes courts d’immédiats contemporains, de disparus d’un récent purgatoire, de grands classiques, de mineurs oubliés et d’absolus anonymes.
J’avais quand même eu le temps de préciser ma bête petite idée originelle: distinguer parmi touts ces écrits fragmentaires ceux qui avaient à voir avec du récit, non pas le roman ni la nouvelle, mais tous les états – naissants, inaboutis, lacunaires, poreux, etc. – du pré-narratif. Et d’un seul coup, les neuf dixièmes du corpus ne servaient plus à rien, sitôt écarté tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une maxime sentencieuse ou un axiome définitif, non par manque d’intérêt, juste pour s’en tenir à notre quête initiale : l’ébauche d’une fiction, encore embryonnaire ou interrompue avant terme, peu importe, du moment que ça commence à raconter l’ombre du soupçon d’une trace de quelque chose ou quelqu’un. Vaste programme minimaliste…

Au sommaire de cette compilation de micro-récits, on compte déjà plusieurs dizaines d’auteurs morts ou vifs : Max Aub, Roland Barthes, René Belletto, Thomas Bernhard, Pierre Bettencourt, Ambrose Bierce, Jorge Luis Borges, Elias Canetti, Chaval, Marcel Cohen, Julio Cortazar, Diogène, Marcel Duchamp, Félix Fénéon, F. Scott Fitzgerald, Gustave Flaubert, Max Frish, Carlo Emilio Gadda, Dora Garcia, Jean Genet, Ramon Gomez de la Serna, Héraclite, Régis Jauffret, Franz Kafka, Hervé Laroche, Hervé Le Tellier, Édouard Levé, Georg C. Lichtenberg, Raymonde Linossier, Pierre Louÿs, René Magritte, Marcel Mariën, M. V. Martial, Loys Masson, Harry Mathews, Henri Michaux, Augusto Monterroso, Paul Nougé, Yves Pagès, Georges Perec, Benjamin Péret & Paul Éluard, Georges Perros, Raymond Queneau, Grisélidis Réal, Érik Satie, Jane Sautière, Louis Scutenaire, Pierre Senges, Sei Shônagon, Stendhal, Jacques Sternberg, Jean Tardieu, Gianni Toti, Antoine Volodine, Gabrielle Wittkop.
On compte aussi par mal d’écrits minuscules produits par quelque génie collectif & d’autres mains anonymes : Augures nocturnes, Bottin des filles de joie, Comptines, Diaporama psychométrique, Avis de recherche, Décompte des hivers (peuple sioux), Billets d’erratum, Témoignages de femmes battues, Graffiti de chiottes, Impostures prophétiques (arabo-persanes), Légendes urbaines, Livres d’or, Messages personnels (BBC), Monnaie de signes, Confidences de soldats (Front russe), ex-Petites annonces de Libération, Rêves prémonitoires, Inscriptions murales (Sorbonne 68), Vœux pieux, Procès-verbaux de migrants.

Déjà 150 pages compilées en un recueil numérique qui ne demande qu’à grossir par associations d’idées, esprit d’escalier, coq à l’âne, au hasard des propositions de tout un chacun.

Pour télécharger Enfin Brefs au format pdf. c’est ici même.
Pour y contribuer de près ou de loin, n’hésitez pas à me contacter.

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7 octobre 2010
[Texticules et icôneries — Beckett in situ.]

Métro… Boulot… Godot.

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6 octobre 2010
[Lexicomanie — Silence & mots d’esprit.]

Qu’au cours d’un repas, les convives se taisent d’un seul bloc au même moment, puis que ce blanc au milieu du blabla ambiant s’éternise cinq dix vingt secondes de trop, alors, pour conjurer ce silence unanime, il n’y a plus qu’un recours, la formule magique. En français, il suffit d’un murmure d’étonnement : «Un ange passe…» En Espagne ou en Allemagne, on évoque à voix basse la présence du même esprit invisible : «Ha pasado un ángel»  ou «Es geht». Au Brésil, on prête un nom à ce temps mort : «Morreu um papa» [un pape vient de mourir]. En Russie – tsariste ou soviétique, ou un peu des deux à la fois comme aujourd’hui –, ne reste que la politesse du désespoir : «Mient rodilci» [un flic vient de naître].

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4 octobre 2010
[Vieux journaux & tri sélectif — TOUT… jusqu’à l’implosion.]

En septembre 1970, une nébuleuse issue des comités de base «Vive La Révolution» crée un quinzomadaire, cherchant à dépasser les écueils et rivalités organisationnelles du maoïsme de l’après-mai. Ça s’appelle Tout, en hommage au mot d’ordre des grèves de 69 à la Fiat de Turin : « Che vogliamo ? Tutto », mais aussi au « Do it » de l’underground californienne. S’y agrègent des militants établis aux usines Renault comme Tiennot Grumbach, des étudiants des Beaux-arts, dont les futurs architectes Jacques Barda ou Roland Castro… mais aussi la féministe Nadja Ringart, le leader rimbaldien du Front de Libération de la Jeunesse Richard Deshayes ou Guy Hocquengem, co-fondateur du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire. De cette hétérogénéité découle une expérience de presse aussi éphémère qu’exceptionnelle. Une quinzaine de numéros – dont certains diffusés à presque cent mille exemplaires –, qui agitent la société française par tous les bouts : éloge des Black Panthers, soutien aux luttes « sauvages » des OS immigrés de Cléon, des « ouvrières » de Troyes paternalisées par la CGT, appel à l’auto-réduction des concert de rock, à l’autogestion des crèches, à l’occupation des logements vides et critique radicale de la normalisation psychiatrique, de l’urbanisme aliénant, de l’exploitation patriarcale en famille, du machisme anti-PD et de tous les sexismes, y compris prolétariens.
Pour illustrer ce cocktail explosif, quelques couvertures marquantes :

Au passage, on remarquera qu’en sus des Unes, la maquette intérieure se déploie dans un joyeux bordel ultracoloré, rompant avec le train-train des autres canards de la contestation, de la Cause du peuple à Rouge où même le bel Action de l’été 68. C’est un des très rares journaux à avoir assumé et recyclé l’influence psychédélique made in USA, sans rien renier du contenu subversif d’origine. C’est même le premier en date, puisque contrairement aux apparences, TOUT a devancé de quelques semaines la sortie d’Actuel, pourtant réputé pionnier en matière de presse alternative. Sans oublier d’autres expériences graphiques comparables à l’époque qui paraîtront dans la foulée, avec le féministe Le Torchon brûle, dont une partie de la rédaction avait quitté TOUT, ou le fanzine de la free-Pop politisée Parapluie. Comme quoi, les historiens des seventies se trompent en croyant que l’inventivité contreculturelle doit forcément être opposée ou soustraite aux engagement dans les terrains de lutte d’alors. Pour reprendre la terminologie de Luc Boltanski, le lien entre «critique artiste» et conflictualité sociale fut beaucoup plus intense et indémêlable qu’il n’y paraît rétrospectivement, surtout à travers une relecture biaisée du gauchisme mondain.
Question de pure forme, objectera-t-on aussi, à moins de saisir que la mise en page est aussi l’endroit où les choix esthétiques et les enjeux politiques entrent en résonances, où la langue-de-bois dogmatique s’ouvre à d’autres façon de causer, où les références culturelles se décloisonnent, où l’humour traque nos propres aliénations à l’œuvre, où le délire visuel revalorise un certain désordre des sens, où un lieu de production vraiment collective invente d’autres répartitions des tâches.

Il n’empêche, après une toute petite année d’existence, TOUT tirait déjà à sa fin. C’est ça aussi qu’il faut tenter de saisir. Mort d’épuisement par trop d’énergies mobilisées à flux tendu ? c’est le lot des expériences collectives de grande intensité. Mort prémonitoire annonçant un « gauchisme » déjà moribond ? – entre répression « anti-casseurs » et cul-de-sac de la surenchère activiste. Mort de ses propres contradictions internes ? C’est un fait que le n° 12, « Y’en a plein le cul ! Libre disposition de notre corps » et le n°14, « La famille, c’est la pollution » – faisant émerger la cause des femmes et la question homosexuelle –, ont fait débat, dans le courrier des lecteurs, parmi la rédaction, au cœur des préjugés « ouvriéristes » de leur pratique militante.
Dans Ouvrir le livre de mai. Tracts et journaux, publié par La Parole errante (Montreuil), Roland Castro se prêtant au jeu d’un bilan rétrospectif, analyse : « C’est l’histoire d’un rassemblement et d’un éclatement. (…) La dissolution de Vive La Révolution est intervenue juste après qu’on avait confié le numéro au Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire. Ce numéro a fait l’effet d’une bombe. Tous les groupes ouvriers de VLR ont refusé de diffuser le journal. » Plus loin, il nuance: « Il y avait une espèce de d’entraînement, de coagulation, de brassage. Ça mettait en cause l’activité militante traditionnelle. D’un seul coup, on a vu des camarades se déclarer homosexuels, et les plus violents devenir brusquement délicieux. J’ai assisté à la transformation sur des gens qui semblaient porteurs d’un « haine de classe » très violente. On voyait vraiment que la question de l’identité sexuelle ne relevait pas du domaine de la vie privée, mais qu’elle transformait publiquement les personnes dans leur manière d’affronter le monde. » Expliquant ensuite la crise du collectif par l’éloignement du groupe de femmes parti créer Le Torchon brûle, il conclut : « Un beau papillon, donc, qui est passé par toutes les couleurs. »
Il est vrai qu’à l’époque, ce lieu de coexistence politique et existentiel faisait figure d’exception. Peut-être parce que la majorité des fondateurs de TOUT étaient issus d’un maoïsme dissident se réclamant aussi de « la critique de la vie quotidienne » d’Henri Lefèvre et que, parmi les adeptes de la libération du désir, on n’avait pas oublié l’enjeu social de l’aliénation des rôles sexuels, à partir d’autres lectures transversales, chez le jeune Marx, Wilhelm Reich ou les situationnistes. Du coup, il y avait des terrains d’entente possibles, de polémiques aussi. Jusqu’au malentendu final, quand les points de friction font grand écart. Au terme de l’été 71, la rupture entre Tout et le FHAR est rendue public dans un tract, sans doute co-rédigé par Guy Hocquenghem, répondant à une déclaration écrite de Roland Castro. Ce dernier y attaque le « chacun pour soi » des « révoltes existentielles », et leur mise en «communauté» sinon en «enclos» à partir d’une «identité collectivisée étroitement, soit parmi les femmes, les homosexuels, les jeunes, les immigrés etc.», attitude qui aboutit à une « pensée normative proche du fascisme ». Avant d’enfoncer le clou par la formule suivante : «Le fascisme gauchiste prend la forme de la projection de soi sur le monde.»
A cette démonstration polémique qui exhume le credo stalinien contre « l’individualisme petit-bourgeois » pour ébaucher un critique de l’éclatement des foyers de lutte hors la pure et simple centralité de la classe ouvrière – sinon du « peuple chinois » –, les objecteurs du FHAR répondent par ce distinguo : « C’est le contraire d’une lutte individuelle : c’est une lutte pour l’individu, c’est-à-dire l’individu débarrassé des rôles, des étiquettes, du spectacle quotidien et de toutes les formes de sujétion et d’autorité. (…) Nous sommes contre l’homosexualité comme nous sommes contre l’hétérosexualité ; ce sont des mots qui ne prennent une réalité que dans un contexte social déterminé. ; il faut détruire ce contexte social et les mots n’auront plus de sens. Il en va de même pour les rapports hommes-femmes, pour la famille et pour la notion de pouvoir. »
Quant à la dernière phrase de ce tract, elle mérite qu’on s’y attarde, poétiquement et politiquement, aujourd’hui autant qu’hier : « Il ne s’agit pas de projeter son moi sur le monde mais de faire éclater le moi en y introduisant le monde. »

Pour lire le tract en entier, c’est ici.
Pour lire le manifeste du Front de Libération de la Jeunesse de Richard Deshayes paru dans Tout, c’est ici.
Pour lire d’autres textes de Guy Hocquenghem, c’est ici.
Pour lire des extraits du Rapport contre la normalité du FHAR, c’est ici.

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2 octobre 2010
[Auto-promo-photo — Depardon, prétexte à fiction.]

Dans le numéro hors série de Télérama consacré à «La France de Raymond Depardon», on m’a proposé d’inventer une très brève «tranche de vie» à partir d’une image tirée de l’actuelle exposition à la BNF du photographe & documentariste, en l’occurrence celle-ci.

À première vue, des bouts de phrases se sont mis à trotter dans ma tête, come ci comme ça, en vrac d’idées reflexes et de légendes laconiques :

Lieu-dit, nulle part
Fermeture pour inventaire
Christ en croix, rond point
Zone d’inactivité temporaire
Gémo ascendant Calvaire
Faire avec les jours sans
La tentation du parking
Vous êtes d’ici-bas
Circulez, y’a rien à voir
Rendez-vous intermédiaire
Aux communx du mortel
Ni plus ni moins, dimanche

Et puis, tant qu’à faire treize à la douzaine, j’ai fini par opter pour ce titre assez définitif :

Le troisième larron.

Sauf qu’il restait à écrire les mille cinq cents signes du texte dans la foulée, à chroniquer la toute petite histoire qui pouvait en découler, le presque événement qui devait repeupler en creux ce no man’s land
La suite est disponible en kiosque ou ici même.

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30 septembre 2010
[Souviens-moi — (suite sans fin).]

De ne pas oublier que depuis l’an 2000, sous la coupole du Crématorium du Père-Lachaise, j’ai vécu sept cérémonies d’adieu qui toutes résonnent ensemble désormais.

De ne pas oublier ces meringues chocolatées qui, sur le présentoir des boulangeries, s’appelaient encore «Tête de Nègre» au début des années 80, comme le songe creux d’un paternalisme colonial pourtant révolu depuis une génération, la mienne.

De ne pas oublier le cendrier en pavé de verre qui trônait sur le bureau de ce vieux docteur, dont la toux chronique, parfois sèche, souvent grasse, me rassurait bizarrement pendant qu’il me prenait la tension et que, faute d’avoir la moindre expérience familiale en ces matières, je décomptais les filtres blancs de ses Gauloises brunes parmi le petit monticule de mégots.

De ne pas oublier que, en vidant un grenier de famille, j’ai découvert au fond d’une caisse en bois une centaine de pains de savon de Marseille, tout ce qui restait du stock que mon grand-père, libéré après quatre ans de Stalag, avait acheté, dès la fin du rationnement, pour ne plus jamais entendre parler des ersatz à base de saindoux et de soude caustique, ni des manigances du Marché noir, pour rester propre jusqu’au bout de sa vie.

De ne pas oublier que, selon un article découpé dans Le Parisien peu avant l’été 2010 et égaré je ne sais où depuis, près de 14% des personnes touchant moins de 1000 euros par mois n’ont pas d’amis et, que, plus largement encore, 4 millions de Français, soit 9% de la population totale, déclarent avoir eu moins de trois conversations personnelles au cours de l’année écoulée.

De ne pas oublier que, tombé sous le charme de la remplaçante, en CM2, j’essayais d’évaluer notre différence d’âge pour déduire combien d’années il faudrait patienter avant de la demander en mariage, sauf que le visage parfaitement parfait de la jeune maîtresse souffrait d’un léger défaut, presque invisible mais quand même, une cicatrice entre son nez et ses lèvres, un truc que la chirurgie esthétique pourrait sans doute effacer, mais justement je me demandais aussi combien il faudrait économiser pour lui offrir l’opération avant la date de nos noces.

De ne pas oublier que ma défunte mère ne m’a jamais accompagné au cirque, ayant dans sa jeunesse assisté à la chute mortelle d’un trapéziste, sur la place du marché de Saint-Maur-des-Fossés, peu avant qu’au début des années 50 une loi n’interdise toute démonstration publique d’acrobatie volante et autre funambulisme effectués sans filet de protection.

De ne pas oublier le magasin de maroquinerie qui ouvrait et baissait son rideau de fer presque en face de la fenêtre de ma chambre d’enfant, ni son enseigne jaune où s’inscrivait en grosses lettres noires : YVES, GROS, DEMI-GROS, DÉTAIL – tout un programme dont je mesure mieux aujourd’hui le défi poétique.

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29 septembre 2010
[Texticules et icôneries — Gros, demi-gros, détail.]

Diable en quête de petites mains prêtes à porter.

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28 septembre 2010
[Légendes urbaines & rumeurs à la chaîne — (suite sans fin).]

À la seconde même où on meurt, le corps perd une infime partie de sa substance, 21 grammes exactement, que tu sois croyant ou pas, ça prouve bien que quelque chose se détache à ce moment-là, alors si t’es croyant, tu penses que c’est l’âme du mort, sinon t’es dans la merde parce que même les scientifiques n’arrivent pas à expliquer pourquoi ça fait plus le poids exact.

On m’a dit que si que t’es vraiment accouché en plein vol par ta mère, alors t’as la droit à la double nationalité du pays de départ et d’arrivée, et aussi que la compagnie aérienne, doit t’offrir le transport gratuit toute ta vie, miles illimités c’est écrit en petit dans le contrat, même s’ils refusent, tu peux les obliger, c’est la Loi quoi.

Paraît que certaines pilules amincissantes sont produites à base de vers solitaires, mais c’est peut-être les fabricants eux-mêmes qui ont lancé la rumeur, vu que rien que l’idée, ça coupe l’appétit direct.

Les crocodiles aveugles qui se baladent dans les égouts de New York, c’est archiconnu, mais ça arrive aussi que leurs œufs remontent à la surface, dans les tuyauteries, et là, d’un seul coup, dans ton bain, t’as un bébé alligator qui te mordille la jambe, t’imagines.

À l’époque des premiers implants mammaires, au Brésil, c’était très à la mode, sauf qu’en prenant l’avion, certaines femmes dont la poitrine venait d’être renforcée, ont senti leurs faux seins gonfler et puis exploser peu après le décollage, du coup panique du personnel de bord, persuadé qu’il s’agissait d’un attentat, et même une fois à cause de l’hôtesse de l’air, on a frôlé le crash en plein vol.

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