@ffinités

25 mars 2013
[Texticules & icôneries
Triptyque des fausses semblantes (5).]

Racoleuses passives aux avant-postes de l’irréalité.

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18 mars 2013
[Abécédaire / quatrième série —
Vingt-six façons de visiter pensebete.archyves.net
Chemins de traverse & issues de secours.]


A comme Affiche

[ Grand & petit format – Street Art
Exposition sauvage – Palimpseste ]

Rendez-vous ici même.

B comme Binômes (icônes)

[Surimpression – photographie
Dédoublement – Effet retard ]

Rendez-vous ici même.

C comme Céline (& bad Cie)

[Mensonge par omission – Idolâtrie – Poulbot
Patrick Buisson – Folklore – Laurànt Deutsch ]

Rendez-vous ici même.

D comme Debord (Guy)

[Détournement posthume – Saciété du Pestacle
Réification de soi – Auteur fétiche – Auto-pilon ]

Rendez-vous ici ou ou ailleurs.

E comme Esprit satirique (misère de l’)

[Arabophobie – Charlie Hebdo – Fixette
Beaufitude – Fonds de commerce – Sus !]

Rendez-vous ici même.

F comme Fiasco (photo-)

[Déclic à retardement – Par défaut – Ex-voto
Non-événement – Bord-cadre – Hors champ ]

Rendez-vous ici ou .


G comme Gauchers (les)

[Rumeurs – roman choral – Dyslexie sociale
effets pervers – affabulation – intersubjectivité ]

Rendez-vous ici même.

H comme Hors sol

[Sans H ni V – Hallucination – Lettre volée
Nuit blanche – Nougaro – Ombre d’un doute ]

Rendez-vous ici même.



I comme Invention de la giraffe (sic)

[Benoît Bradel – Cirque divers – Film en scène
Zabraka – David S. Ware – Fuite en avant ]

Rendez-vous ici même.

J comme Jésus (alias)

[Raymond Depardon – Troisième larron – Calvaire
Ni vu ni connu – Jour sans – Documentaire-fiction ]

Rendez-vous ici ou .

K comme Karma

[Credo pour de faux – Pensées magiques –
Superstitions – Signe prémonitoire – Baraka]

Rendez-vous ici ou ici encore ou même ailleurs.

L comme Lecture en diagonale

[Psycho-géographie – Pilote automatique
écriture hors les livres – Association d’idées ]

Rendez-vous ici même.

M comme Mimétique (art)

[Mauricio – Automate – Mort debout – Postiche –
Pharaon – Fake – Réification – Temps de pose ]

Rendez-vous ici même.



N comme Nostalgisme

[Richard Millet – Politique du pire – Ressentimenteur
Viking endimanché – Néo-naze – Anders Breivik ]

Rendez-vous ici même.



O comme frOnt hOmOsexuel d’actiOn révOlutiOnnaire

[Rapport contre la normalité – FHAR
Guy Hocquenghem – Fléau social ]

Rendez-vous ici même.



P comme Perec (Georges)

[Nonchalance – Cause Commune – Homme qui dort
Chalandise – Non-travail & loisir– Bartleby & cie ]

Rendez-vous ici même.



Q comme arnaQue

[Chaîne de la chance – Spams – Ironie du sort
Loi des grands nombres – Infortune – Forward ]

Rendez-vous ici ou .

R comme Rien (plutôt que)

[Pigeon voyageur – Cobaye – Triptyque romanesque
Coursier mental – Influenza – dernières volontés ]

Rendez-vous ici même.



S comme Santé (prison de la)

[Jacques les fatalistes – Parloir – Voix publique
Confusion des temps – Grand-père & fils ]

Rendez-vous ici même.


T comme Tag (Tag-au-)

[Blaze – Street Art – Détournement –
Rébus – Impropriété – Sens commun ]

Rendez-vous ici même.


U comme Urbaines (légendes)

[Choses tues – Mythomaniaque – Bluff
Rumeurs à la chaîne  – Parano-critique ]

Rendez-vous ici même.



V comme Vroum Vroum

[ Coursier express – Livraison en cours
Appel à délation – Dialogue de sourds ]

Rendez-vous ici même.

W comme Wallet (Bernard)

[Guerre du Liban – Paysage avec palmiers
Puissance d’implosion – Atome de réalité ]

Rendez-vous ici même.

X comme X (mort sous)

[In memoriam – 24 septembre 2012 – SDF
Autel de jour & nuit – Hommage posthume ]

Rendez-vous ici même.

Y comme diapositYves

[Auto-maton – Diapora-Moi – Soi par Soi
Ego-type – Self-Fiche – Fake & Profil ]

Rendez-vous ici même.

Z comme ZaZie

[Métropolitain– Surprise posthume – Sériel
Raymond Queneau – Ticket – Coffre-fort ]

Rendez-vous ici même.

Retour au troisième abécédaire
[octobre 2012], c’est par là.

[Aveugle (lycéens) – Bref (art du) – Contradicton – Dactylographe (singe) – Érable (printemps) – Fake & plagiat – Grisélidis Réal – ortHograpHe (réforme de l’) – vertIcales (éditions) – Journal mural – Kultur & Kapital – Liabeuf – Muraux (arts)– carabiNier (les)– Œil (histoire de l’) – Perdu (avis de recherche) – Quatrième de couverture – Rue du Renard (sise 15) – Servet (Benjamin) – Tracts (biblio-) – Underground (seventies USA) –Variétés – Work (or not to) – eXhumer (prière d’) – triptYque & diptYque – tarZan (moi pas).]

Retour au deuxième abécédaire
[mai 2012], c’est par ici.

[Après-demain – Baltard (pavillons) – Cochon (Georges) – Démission (lettres de) – Elvis (de Médicis) – Façadisme –  Gondole (tête de) – Harlan (Thomas) – Intermittents de l’emploi – Job (bon ou mauvais) – fucK (what the) – Logo – Miss France vue de dos – Nuit (voyage au bout de la) – Odéon (occupation de l’) – Pitié dangereuse – PolitiQue & poétiQue – seRial posteR – Slogans – Trenet (Didier) – Usuel & Ustensile – Van (Jules) – Water-closet – X (fils de) – hYpothèse – paparaZZi.]

Retour au premier abécédaire
[janvier 2012], c’est par ici.

[Arslan (Yüksel) – Badges – Crise (vive la) – Dico (pseudo-) – Eléphant (défense d’) –
Faurisson (Robert) – Graffiti – Hennig (Jean-Luc) – Inconduite (leçons d’) –
Jeunesse (Front de Libération) – Kibaltchitch (Alias Victor Serge) – Losfeld (Eric) –
Marinus van der Lubbe – aNormaux (impossibilité d’être) – Oublier (de ne pas) –
Pouvoir Point – hocQenghem (Guy) – Roms et Recyclage – Son (mur du) –
Téléphonique (cabine) – Umour (noir & blanc) – Voïna –
Witold (Gombrowicz) – seXisme ordinaire –
bYographie (auto-) – Zyeuter.]


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il suffit de s’inscrire en haut à droite du Pense-bête.

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13 mars 2013
[Le Street Art dans tous ses états
Collecte de graffiti depuis quarante ans,
textes & images en attendant le printemps.]

À force de célébrer l’âge d’or du graffitisme made in 68, on l’a confiné, embaumé, fossilisé en une sorte de défouloir scriptural sans lendemain. Et pourtant, des seventies à l’immédiat aujourd’hui, ça n’a pas cessé de proliférer, se renouveler, passer de main en main, n’en déplaise à ceux qui voudraient traiter tous les tags au Kärcher sous prétexte de vandalisme autistique.
 Alors, pour donner à voir la permanence anonyme & clandestine de la poésie subversive depuis quatre décennies, on a fureté un peu partout, depuis les bombages des années 69-71 à Aix-en-Provence ou à la fac de Vincennes, jusqu’au renouveau du pochoir révolutionnaire de Tunis à Barcelone, en passant par les petits mots doux & rageurs qui font partout des petits : à Besançon ou Melbourne, Toulouse ou Oakland, Marseille ou Londres, Paris ou Montreuil, malgré l’efficacité implacable des caméras de vidéosurveillance et des équipes de nettoyage privées ou municipales.
D’où cette compilation numérique, comme un chantier à ciel ouvert, qui voudrait recenser ces bribes d’écritures malhabiles, lacunaires ou sidérantes, glanés depuis quelques années sur des sites web ou, pour les plus contemporaines, avec mon appareil photo toujours aux aguets, et l’aide de quelques comparses amateurs…
Ici, nul souci d’exhaustivité, puisque la tâche est infinie par définition même. Mais, tout de même, ce recueil provisoire compte déjà plus de 2500 graffiti distincts – transcrits in extenso, datés et localisés. Juste le work in progress d’un recensement partiel & partial, qui un de ces jours deviendra peut-être un gros bouquin, mais pour l’heure, on peut feuilleter ou télécharger son état actuel en format pdf  ici même….

Et dans la foulée, pour donner envie à quelques transcripteurs de me prêter main forte, pour enrichir la liste de leurs trouvailles in situ ou pour en inventer d’autres à faire soi-même, à découvrir ci-dessous, quelques messages plus ou moins récents extraits de cette somme, piochés parmi tant d’autres.

question everything
[why]

[UK, Manchester, 5 février 05

la vie ne suffit pas

[Bruxelles, sur macadam, 26 août 06]

é meglio sedurre
o essere seduti?

[Italie, Milan, 07]

identifier un doute
avec certitude
grâce à son ombre


[Paris xx, rue Denoyez, au pochoir,
«Pedrô», 20 février 07]

mordre et tenir

[Nantes, 11 mai 07

je néant vide rien

[Montpellier, au pochoir, 5 mars 07]

l’oignon fait la farce

[Bruxelles, place de Brouckère, 15 juillet 08]

je ti amo

[Italie, Gênes, 30 juillet 09]

sois citoyen
dénonce ton voisin
[ou pas]

[Poitiers, 17 janvier 09]

art cru contre
propagande incroyables!

[Paris XX, rue des couronnes, 27 avril 09]

être dans les statistiques
faire 1 bébé et demi

[Paris XI, avenue Jean Aicard,
«Zoo Project», 24 septembre 09]

il est facile de frapper
un oiseau au vol uniforme

[Belgique, Bruxelles, au pochoir, 27 novembre 09]

per ritrovarsi, bisogna perdersi

[Italie, Caserta, février 10]

please stand by

[Crépy en Valois, «VBNC», 30 juillet 10]

s’éprouver
un petit peu

[Paris XX, au tampon encreur, 12 août 10]

le poppers est de nouveau
en vente libre!

[Marseille, au pochoir, 5 octobre 10]

you will never be famous

[Los Angeles, «Xvala», janvier 11]

quand fond la neige
où va le blanc?

[Paris XX, 10 janvier 11]

toujou couri pou ganié vi
quand tro courru vi lé foutu

[Suisse, Lausanne, mi-janvier 11]

la vie c’est un test

[Besançon, 4 février 11]

la honte de n’être plus rien

[Marseille, 8 mars 11]

quand les corps tombent
les âmes rebondissent

[Montreuil, rue de la Demi-Lune,
intérieur squat, juin 11]

embrassons l’amour
sans lâcher ton fusil

[Lyon, Croix-Rousse, 25 novembre 11]

des miettes sinon rien

[Arles, papier collé, 1er janvier 12]

love takes hostages

[USA, Los Angeles, au pochoir,
«nomatter whatness», 17 avril 12]

encore une histoire
sans lendemain

[Marseille, au pochoir, 20 avril 12]

– why sad?
– why not?

[Grèce, Athènes, quartier Exarhia,
au pochoir, 21 mai 12]

pardonnez-nous
nos enfances

[Paris IV, juillet 12]

rien ne se passe
cependant tout arrive

[Paris XX, sur grilles square,
rue des Couronnes, novembre 13]

i hate monday morning

[Portugal, Lisbonne, janvier 13]

si tu pense ce que veux
tu auras ce que peux

[Paris XX, rue Belgrand, 2 janvier 13]

à l’école étais-tu
déguisé en enfant?

[Paris I, rue des Bourdonnais, «Fred le Chevalier», 5 janvier 13]

j’ai pas attendu facebook
pour taguer sur un mur

[Paris I, impasse des Bourdonnais, 8 janvier 13]

travailleurs ou pas
rebellez-vous

[Besançon, 9 janvier 13]

illuminati killed
michaël jackson

[Paris III, rue Charlot,
«Skki©», 10 janvier 13]

rien est vrai
tout est permis

[Bobigny, chemin latéral, mi-janvier 13]

75%? évadez-vous!

[Paris XVIII, rue Championnet, mi-janvier 13]

ne mordez plus
à l’hameçon

[Lyon, Croix-Rousse, 25 janvier 13]

les meutes!

[Paris III, rue des 4 fils. 3 février 13]

sauvez-moi de ma famille

[Paris XI, rue de la roquette, 9 février 13]

les nuits

étant tabou

[Paris XI, rue Froment, 10 février 13]

ton père la cochonne

[Paris XVIII, rue Coustou, mi-février 13]

c’est dûre
dir 1000 foi
par jour
hamdoulilah [dieu merci]

[Algérie, Oran, à la craie, 19 février 13]

désoler
ont est
défoncer

[Niort, 22 février 13]

les nostalgiques m’emmerdent

[Lyon, Croix-Rousse, 28 février 13]

fume ton crack
et adule satan

[Montreuil, rue Marcel Sembat, «1kult», 2 mars 13]

comme le vizir
j’aime m’abandonner
à des plaisirs

[Paris XX, rue Julien Lacroix, 4 mars 13]

Outre cette compilation systématique & hasardeuse de quarante ans d’écritures murales, on trouvera sur le site deux diaporamas sur le même sujet, l’un consacré aux bombages des années 70 et l’autre s’enrichissant au jour le jour d’inscriptions plus récentes, glanées sur le Net ou prises sur le vif, sur cette page-là.

Et une quarantaine de graffiti en image, issus de mes découvertes des derniers mois, soit empruntés sur le Net, soit photographiés par mes soins.

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11 mars 2013
[Auto-biblio-promo
Édition très augmentée

des Portraits crachés
.]

Les Portraits crachés sont de retour en librairie, avec une couverture différente, et plus d’un tiers de textes supplémentaires, écrits depuis 2003, dont beaucoup ont émergé de ce chantier à ciel ouvert qu’est pensebete.archyves.net.

Comme quoi un livre peut évoluer, connaître une seconde jeunesse. En pariant que, dans les années à venir, je continuerai à ajouter des figurants à ce recueil pour lui prêter, si possible, d’autres existences potentielles, en (r)évolution permanente, vieille lubie à suivre de plus près ici même.
En attendant, plutôt que faire l’article, commenter ledit ouvrage, ajouter des intentions d’auteur, bref me gloser moi-même, autant revenir aux sources infantiles du fameux «portrait chinois». Treize petites suppositions fictives pour soumettre ce livre à ses propres identités fictives. Et pour éviter trop de blabla en retour, quelques photos perso en guise de réponse, dans le plus aléatoire des désordres.

01. Si c’était un invertébré…
02. Si c’était un parfum de synthèse…
03. Si c’était un rite funéraire…
04. Si c’était une machine-outil…
05. Si c’était une partie du corps…
06. Si c’était juste un canular…
07. Si c’était une mauvaise herbe…
08. Si c’était comme une apparition…
09. Si c’était demain la veille…
10. Si c’était une conjonction de coordination…
11. Si c’était un moyen de transport…
12. Si c’était à refaire…
13. Si c’était un tableau abstrait…

Post-Scriptum :

Faute de solutions définitives, on pourra trinquer à d’autres hypothèses, le mercredi 3 avril , à la librairie l’Atelier , 2 bis rue du Jourdain, 75020, à partir de 19h30.

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8 mars 2013
[Photo-fiasco & co,

deuxième série

Déclics à retardement :

Flou tendu & fond perdu.]

On aimerait parfois stopper net le cinéma du réel pour photographier tel détail, portraiturer tel personnage, capturer sur écran telle situation, et figer leur incongruité magnétique. Faute de mieux, on se contente d’un petit déclic oculaire qui cadre, fait le point et zoome à la dérobée. Mais comme le quotidien a d’autres priorités, ces arrêts sur image se perdent en cours de route. À peine un laps de persistance rétinienne, et l’on n’y pense déjà plus, idées fixes effacées d’elles-mêmes. Mirages entraperçus sur le vif, aussitôt tombés dans l’oubli. Tant pis, bord cadre, hors champ, nul et non advenu.
Sauf que certaines visions sont plus tenaces et finissent par refaire surface. Instantanés qu’on regrette de n’avoir pas su saisir au vol, faute d’avoir eu le bon réflexe et l’appareil à portée de main, même si l’idée ne vous en est venue que la minute suivante, le lendemain ou plusieurs années après.
Et soudain, l’occasion manquée de ce cliché-là se met à vous manquer vraiment. Photo-fiasco dont on voudrait pourtant garder trace, en creux, sur le tard, par défaut. Avec des mots postiches à la place des pixels. Des loopings verbaux pour remonter la boucle de ce qui s’est loupé : quelques non-événements en latence.
Alors pour témoigner de ce ratage initial, il suffit de se glisser dans l’ancienne ligne de mire. De rendre hommage à cet état de grâce perdu de vue. D’écrire des semblants d’ex-voto en lieu et place d’ex-photos.

• Deux polochons accrochés dans l’entrelacs des hauts branchages d’un arbre effleurant le dernier étage d’un immeuble en chantier dont la grue voisine semble prête à décrocher la lune ou le soleil, jusqu’à total éblouissement.

• L’écran de contrôle douanier, où avant embarquement pour Alger, mon sac de voyage, posé sur le tapis roulant puis passé sous X, a quelque chose d’une boîte presque crânienne, tandis qu’on me palpe de la tête au pied au sortir du portique de sécurité.

• Le fameux écriteau : UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE, avec en arrière-plan, selon un hasard objectif qui m’empêche de réagir à temps, deux michelines et leurs wagons de marchandises se croisant justement en sens inverse.

• Un Tee-shirt à l’effigie de Che Guevara entraperçu en vitrine d’un magasin, au détour d’une virée nocturne, avec son étiquette 70 % de réduction égayant le guérillero d’une boucle d’oreille postiche, mais remplacé dès le lendemain matin, à ma vive déception, par un pull en cachemire de la collection suivante, automne-hiver.

• L’arc de cercle des téléobjectifs, tous braqués sur la tombe encore béante de feu l’écrivain-prostituée Grisélidis Réal, tandis que les quatre employés des pompes funèbres genevoises font coulisser le cercueil malgré la bousculade des paparazzis alentour, cherchant à immortaliser un photogramme de ce trou noir, et moi tardant à trouver le trop grand angle qui pourrait rendre compte de leur vacuité chorégraphique.

• L’horloge surplombant la rue du Faubourg Saint-Antoine, pourvue d’une seule aiguille bloquée à la verticale, soit minuit soit midi, alors qu’une pluie battante m’oblige à chercher abri ailleurs.

• Une première poussette surchargée de câbles, antennes télé et tuyaux de poêle qu’une maman au teint mate pousse en compagnie de deux fillettes endimanchées de couleurs criardes, non loin du portail d’entrée d’un ferrailleur, où d’autres chineuses roumaines, attendent de troquer contre argent comptant les pièces détachées de leurs landaux.

Faute d’avoir jamais eu l’occasion de voir, autrement qu’en pensées ci-dessus transcrites, ces bribes d’images en réalité, autant se lancer dans une sorte d’expérience inverse.
En l’occurrence, il s’agirait d’entrer dans  le détail d’une photographie, par-delà  sa surface visuelle, aux abords de l’infiniment petit, en ses matières infratomiques, juste en repartant du presque zéro, moins que rien à la loupe, oui, zoom arrière jusqu’à la poignée de pixels élémentaires d’un cliché, pour voir ce qu’on a manqué de plus près, atteindre l’effet d’optique ultime, le néant supposé du «non-événement»
et son drôle de copyright mondialisé : NON FACT.


Pour aller lire la première série du Photo-fiasco, c’est ici.

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7 mars 2013
[Texticules & icôneries
Double injonction à la con.

À ciel ouvert, nul si découvert.

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4 mars 2013
[Le Street Art dans tous ses états
Quelques papiers encollés à tous vents,
en attendant le retour du printemps.]

Il y a plus plus de quarante ans – bombes aérosols & marqueurs indélébiles – ont fait irruption dans la rue, entre graffiti politiques ou poétiques, pochoirs, stencils, graff XXL & tag. Parallèlement, d’autres expressions murales ont pris leur essor, tout ce qui se colle à la sauvette, du sticker au blaze sur étiquette, de l’affiche sauvage au paste up arty. En ces matières, on doit beaucoup au sérigraphiste Ernest Pignon Ernest, qui désertant l’entre-soi des galeries (avec un désintéressement plus durable que son ex-complice Ben), n’a cessé de disséminer depuis le début des années 70 ses silhouettes grandeur nature, jouant sur tous leurs effets de réalité, en portraiturant à échelle humaine des illustres & des inconnus sur le décrépi des murs du Marais ou de Naples, en les miroitant sur les vitres des cabines téléphoniques ou en confrontant la monumentalité kitsch du Sacré-Cœur aux innombrables victimes de la Commune, pour son centième anniversaire, en 1971.

Mais la gentrification parisienne continue son travail de sape, faisant partout place net, hors quelques lieux autorisés pour les vandalistes officiels, sur ces murs aveugles où ils surenchérissent en mégalomanie underground. Partout ailleurs, la Mairie paye des rescenceurs (& censeurs) scripturaux pour géolocaliser, via leur smartphone, les «dépradations» dénoncées par des riverains ou dépistées aux alentours. En voilà un, de dos, qui vient de photographier le bombage suspect, avant de l’affubler d’une discrète croix qui servira de repère aux effaceurs d’une officine privés (Urbaine de Travaux, du groupe Fayat, jusqu’à fin 2011, remplacée par un concurrent plus efficace, le rois de «l’aérogomme», depuis l’été 2012).

En ce qui concerne les encollages d’un support papier, pas de sous-traitance privée, ça coûterait visiblement trop cher, alors ce sont des agents de la Propreté de Paris qui s’activent, comme ici, à l’aide d’un simple grattoir téléscopique. Et qui mettent en lambeaux des motifs qui, avouent-ils hors micro, leur plaisent plutôt. Lumbago assuré en fin de journée, avant que d’autres visiteurs nocturnes ne viennent en remettre une couche.
Le mythe de Sysiphe, version iconographique.

Manque de moyen ou retard technologique, peu importe, mais le résultat est là : c’est sans doute du côté des papiers collés et autres paste up en tous genres que l’inventivité gagne du terrain et échappe parfois au diktat du nettoyage par le vide. Même si parmi les photos ci-dessous, glanés sur le Web ou prises au gré de mes vadrouilles en scooter, portent témoignage de paperoles si éphémères qu’elles ont déjà disparus de la circulation.

Pour voir le diaporama complet,
on ira lorgner ici ou .

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2 mars 2013
[Texticules & icôneries
Portrait de femmes avec retouche.]

Mannequins exposés aux aléas du flou artistique.

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27 février 2013
[Du lapsus linguae considéré
comme l’un des Beaux-Arts
Mots d’esprit sans droit d’auteur.]

«Écrivain, il paraît qu’on le serait originellement par quelque don, précocement par vocation, socioculturellement par dotation, miraculeusement par inspiration, cyniquement par élimination, subsidiairement par coup de piston, académiquement par cooptation, putativement par prête-nom, tactiquement par provocation, très officiellement par subvention, psychotropement par déréliction. À moins qu’on ne le devienne plutôt par déshérence, rémanence, nonchalance, bref par de tortueux concours de circonstances.. Vieux débat entre les tenants de l’Être majuscule et les avatars minuscules du Devenir…»

Ainsi commençait, à peu de choses près, la drôle de conférence nocturne que je me voyais proférer à la tribune d’un amphithéâtre plongé dans une totale obscurité, mais où se profilaient, au premier rang, une dizaine de Bonobos et Gorilles en smoking, puis d’autres silhouettes simiesques en tenue de soirée, et quelques dames à toutous & chapeaux. D’où une certaine gêne à poursuivre mon speech sans tenir compte d’auditeurs si bizarrement apprêtés.

J’allais entamer un subtil distinguo entre les artistes-nés, ces happy few de première main, et ceux qui n’adviennent à leur art que par intermittence précaire, sauf qu’une telle argutie tenait mal la route, je le savais, au risque de retomber sur le paradoxe éculé de l’œuf et de la poule – « sois ce que tu deviens, deviens ce que tu es, sois ce que tu deviens, deviens ce que tu es », dont j’avais déjà répété en boucle le motif lors d’une performance antérieure jusqu’à épuisement hypnotique de l’assemblée. Un succès rhétorique que je ne pouvais reproduire à l’identique, sous peine de paraître manquer d’imagination oratoire. Bref j’hésitais à poursuivre sur cette voie conceptuelle – définir l’écrivain d’occasion, ses sorties de route accidentelle et son kit de survie en pièces détachés – tout en m’apercevant qu’une telle analogie automobile risquait de n’évoquer rien de concret aux bêtes à concours qui me faisaient face, en l’occurrence, ça me revenait soudain, un panel de singes savants sélectionnés sur QI parmi les plus prestigieux parcs zoologiques des pays de l’OCDE.

Assez tergiversé, il fallait que je poursuive coûte que coûte, sans me laisser distraire par les criailleries nasillardes qui parvenaient du gradinage, il fallait que je me lance. Captiver l’auditoire, direct à l’abattoir :
«Prédestination, ambition, distinction… il paraît que le commun des mortels manquerait cruellement… de rimes riches à la con!»


Ça y est, j’avais relevé la tête, je me sentais prêt à improviser, hors les chemins rebattus des dix feuillets qui me restaient à lire doctement. Fini d’articuler mon piteux raisonnement en trois parties : thèse, antithèse, fadaise. Plus vite, la suite. Et c’est là, au bord d’un précipice encore inarticulé, que ma langue a fourché, avant de sortir du sommeil paradoxal qui m’avait soumis à rude épreuve.
Tout baveux, dans le wagon du TGV, j’ai repris tant bien que mal adhérence à la réalité, avec au bord des lèvres, la phrase en latence qui m’était demeurée de ce cauchemar express :
«La fiction crée l’orgasme.»


Deux lapsus d’affilée qui s’étaient fait la nique in extremis. Une semaine s’est écoulée depuis, à ausculter le trucage de ce tour de passe-passe langagier, à m’imprégner de ce raccourci libérateur, à tirer profit d’une telle collision verbale… pour me taire. Laisser le dernier mot à la part irréductible d’aléatoire qui hante les usages de la langue, hors la fonction ou l’organe du moindre écrivain. Redonner toute sa place au mot d’esprit sans droit d’auteur, puisque le premier des actes poétiques, c’est bien
l’acte manqué.

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21 février 2013
[Texticules & icôneries
Petit tour sans détour en Algérie.]

Désirs sous tutelle, temps mort éternel.

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