@ffinités

3 décembre 2012
[Texticules & icôneries
Zones de transit, passages à la limite.

N’avoir lieu que par le milieu.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

28 novembre 2012
[Le discours managérial dernier cri
soumis à ses propres tautologies —
Pouvoir Point au Rond-point,
le samedi 1er décembre, 18h30.]

Cette vraie-fausse conférence de Jean-Michel Michel, PDG d’un groupe éditorial fictif, a déjà pas mal tourné depuis sa création, une quinzaine de fois, entre médiathèque, centre d’arts, festival littéraire… et même dans la salle du conseil de l’Hôtel de Ville. Et voilà que l’occasion se présente de la remonter dans un théâtre parisien, dans une programmation parallèle intitulée «trousses de secours en période de crise». Ça dure une petite heure, avec moi sur scène qui endosse le costume du parfait manager qui fait son show, pérorant, digressant, s’autojustifiant, jusqu’au moment où certaines contradictions vont prendre en traître ce «monstre froid» et mettre à nu son imposture…
Nuance d’importance à mes yeux, il ne s’agit pas d’une charge satirique contre un «méchant» patron, mais d’un jeu de déconstruction du pragmatisme gestionnaire qui gouverne aujourd’hui tous les discours dominants, de droite comme de gauche, sur le champ de l’expertise économique comme des fausses alternatives du développement durable ou du social-libéralisme. Il suffit de s’assoir sous leur arbre à palabres pour  comprendre qu’ils scient tous la branche sur laquelle ils sont assis. C’est le vertige de ce fiasco interne sans cesse différé, masqué, dénié dont on voudrait donner ici l’avant-goût contagieux.

Le texte qui me sert de canevas, derrière mon pupitre présidentiel, laissant place à pas mal d’improvisation, il n’a jamais été et ne sera jamais publié, par respect pour l’oralité éphémère que suppose ce genre de «happening». Par contre, sur le principe du Power Point, mon speech s’accompagne de nombreux visuels (conçus avec l’ami graphiste Philippe Bretelle), et projetés en direct, slide après slide, par un régisseur méticuleusement maladroit (l’ami comédien & metteur en scène François Wastiaux).

Pour se faire une idée du spectacle on ira voir le programme du théâtre du Rond-Point ou d’autres documents sur pensebete.archyves.net ici même.

Et pour les impatients, faute de pouvoir entendre le poids de mots, on se contentera du choc des photos, en l’occurrence quelques imageries post-modernes qui servent à illustrer mes propos.

Dernière minute: encore une chance de voir le même Pouvoir Point,
à l’invitation de l’Appel des 451, lors des «rencontres pour la constitution d’un groupe d’action et de réflexions autour des métiers du livre»,
le samedi 12 janvier 2013, à 19h30, à la Parole errante.
[9, rue François Debergue, Montreuil – Métro : Croix-de-Chavaux.]

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

24 novembe 2012
[Autoportraits, le diaporama
24 photos et l’ombre d’un doute.]

Parmi les séries photographiques mises en chantier depuis la naissance de ce site, il en est une dont je n’ai encore rien osé montrer, sans doute par pudeur, puisqu’il s’agit d’autoportraits, ni en buste ni en pieds, mais de biais, par reflets interposés ou ombres anamorphosées. Une façon comme une autre de s’inventer des étrangetés familières, de se rendre méconnaissable. Du coup, le temps de pause (et de pose), étant largement dépassé, je me suis dit qu’il fallait leur donner un nom générique, un titre qui vaille pour l’ensemble, avant de les montrer ici.
Pas facile cependant de trouver une appellation commune, forcément impropre, à ces clichés d’apparence trompeuse, lacunaire, dépareillée, qui trahissent à peine l’identité du modèle sous un semblant d’anonymat. Comment nommer la chose – l’envie de ses portraiturer et le doute qui va aussitôt de pair – sans la figer dans je ne sais quelle fixette narcissique ? Comment résumer en deux trois mots ce processus qui voudrait capter quelque chose de soi, tout en brouillant les pistes de cette quête ? Comment baptiser ces avatars transfigurés qui ne cadrent plus vraiment avec personne en particulier ?
Assez tourné autour du pot, cette série pourrait s’appeler de bien des manières :
Auto-Maton,
Diapora-Moi,
Self-Fiche,
Je de miroir,
Soi par Soi,
L’Ego-type,
Diaposit’yves,
Fausses Semblances,
Fake & Profil,
Ex-voto perso
Et s’il était possible de n’en exclure aucun, bref de tous les choisir à la fois, ça serait déjà mieux que rien.

Pour mettre en route le diaporama,
il suffit de cliquer de ce côté-là.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

20 novembe 2012
[Texticules & icôneries
Triptyque en eaux troubles.

Pavés de bonnes intentions,
sous d’autres cieux interstitiels,
après l’averse, mirage inverse.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

17 novembre 2012
[Le Street Art dans tous ses états
«Adages Adhésifs» & autres stickers
immortalisés dans leur décor urbain.]

Avec l’ami graphiste & plasticien Philippe Bretelle, on a conçu une vingtaine d’autocollants, de dix centimètres sur quinze, en noir sur blanc… et réciproquement. Avec juste trois quatre cinq mots maximum dessus, un petit bout de phrase sans début ni fin.

Ces «Adages Adhésifs», comme autant de messages subliminaux, ne peuvent démultiplier leurs sens que in situ, en plein air (de rien), au moindre recoin de la rue, n’importe où mais pas n’importe comment, pour que ça colle vraiment entre brève de style et fragment de réalité. Histoire d’en foutre partout où ça nous plaît, d’inventer de petites légendes à la vie quotidienne, de la sous-titrer pour de faux, de lui trouver des raccourcis scotchants et de délimiter par-ci par-là des zones de polysémie clandestine, des lapsus visuels, bref, très littéralement des lieux-dits.
Alors, pour donner le mauvais exemple, ci-dessous, quelques photos de ces bribes d’aphorismes & autres parasites verbaux pris en flagrant délit de dégradation de l’espace publique.

Pour suivre à la trace la dissémination urbaine de ces stickers, on avait déjà donné un échantillon de photos ici et .
Certains s’en sont fait l’écho en bien.
Quant au diaporama complet, c’est ici même.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

14 novembre 2012
[Texticules & icôneries
Triptyque des fausses semblantes (4).]

Ni face, ni profil, mi-haut, mi-bas, fragile.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

10 novembre 2012
[Portraits crachés (suite sans fin)
Écriture prémonitoire, démasquée sur le tard.]

Occupé en ce moment à remanier et ajouter de la matière à mes anciens Portraits crachés, en vue d’une réédition en mars 2013, je suis retombé sur cet extrait :

«Mauricio gagne sa vie en faisant l’embaumé devant la queue de touriste qui serpente jusqu’à l’imposante pyramide de verre de l’esplanade du Louvre. Comme chaque jour, il prend sa pause vers 14 heures, d’un sandwich vite avalé puis cinq six bouffées de Marlboro rouge, avant de remettre son déguisement, une housse noire et or renforcée de tiges rigides, figurant le sarcophage d’Aménophis III ou IV, père ou fils, peu importe lequel du moment qu’il ne bouge pas d’un cil.
Au pied du mort debout Mauricio, un chapeau où s’amoncelle de la menue monnaie et ce petit carton à l’intention des passants : “Record de fixité : 3 heures 37 minutes.” Soit, à raison de deux spectacles statiques quotidiens – sauf le mardi, les momies du musée faisant relâche – plus de 39 heures de travail posté par semaine, pour cet ouvrier-automate modèle.»

Un croquis d’après nature inspiré par la vision répétée de ce gisant sur pied, croisé du regard lors de mes trajets en scooter pour aller bosser chez Verticales, vers 2003. Depuis lors, j’ai souvent aperçu la silhouette de ce momifié vivant sur le parvis de Notre-Dame, mais de trop loin et sans avoir le temps de sortir mon appareil photo pour lui faire un sort.
Il aura donc fallu attendre presque dix ans, et à un voyage à Rome, pour que l’occasion se présente d’illustrer a posteriori mon hommage à cet homme-stèle. Au détour d’une promenade, à mi-chemin du Colisée et du Forum. C’est bien lui, le même travesti se dorant la parure au soleil, ou du moins sa réplique exacte.

Et à ses pieds indivisibles, un seau pour recueillir les oboles.

Rien qui mérite le détour ni plus ample commentaire, juste un lieu commun touristique en voie de mondialisation. Sauf qu’il est 14 heures, et plus que temps pour le poseur de faire une petite pause justement, dans une rue à l’écart. Passant par là, j’aurais pu ne pas le reconnaître, rhabillé en civil, mais il y avait ce masque posé sur le paquetage de son déguisement. Un semblant de dialogue s’improvise, le temps de griller chacun sa clope. Lavorare stanca, écrivait Cesare Pavese. Je brode à partir de ça – travail, fatigue, etc – avec mon italien plutôt basique. En souvenir de ce bref échange… une photo? Il propose de renfiler son masque.

Le voilà immortalisé dans l’entre-deux de ses apparences.

Rebroussant chemin sur le même trottoir, j’arrive à la hauteur de deux types en bleu de chauffe qui avaient prêté l’oreille à notre conversation. Ils pressent le pas pour rejoindre leur chantier, un grand échafaudage à l’arrière d’une ruine antique en pleine restauration. À peine ai-je le temps de saisir au vol leurs phrases de conclusion.
En substance et en français approximatif :
— Et si y’a plus de boulot pour nous…?
— Bah, faudra aller faire le Pharaon!

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

8 novembre 2012
[Texticules & icôneries
Trois états d’extase, arrêts sur image.]

Tétanie, aphasie & amnésie.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

5 novembre 2012
[Le Street Art dans tous ses états —
Florilège automnal d’affichisme mural.]

Aujourd’hui, c’est la pub qui tient le haut de l’affiche, avec ses encarts XXL en surplomb et autres réclames vitrifiées encombrant les trottoirs. Faut se rendre à l’évidence, on est cerné par les Beaux-Arts de la propagande : racolages low-cost, injonctions citoyennes et signes de piste culturels. Sitôt qu’on sort de chez soi, on est dans leur ligne de mire, ciblé en plein dans le mille. Et à force d’obstruer chaque perspective du paysage urbain, entre harcèlement promotionnel et caméras de surveillance, ça prend la tête… en étau.
Du coup, au moindre espace en friche,  il suffit d’emprunter tel passage dérobé, de s’aventurer au-delà d’une palissade de chantier, de bifurquer in extremis, pour pousser un peu plus loin la curiosité. Et lorgner du côté des imageries iconoclastes, des posters encollés de traviole, des incitations au farniente visuel. Juste le temps de se reposer les yeux, hors champ…  marchand.
Histoire de partager mes trouvailles récentes, ci-dessous, un rapide panorama de quelques affiches photographiées par mes soins, à mi-chemin du politique & du poétique, mais sans œillères militantes ni égotisme arty. Aux limites fluctuantes d’une tradition subversive affichée et du détournement verbal des activistes du pochoir sur papier & autres sérigraphies. À ces rares occasions où, entre des sensibilités disparates, parfois incompatibles, ça se met à coller vraiment.

D’autres affiches collectées en avril dernier ici même.
Pour le diaporama complet, on cliquera dans ce coin-là.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

30 octobre 2012
[Texticules & icôneries
Triptyque des fausses semblantes (3).]

Beautés inhumaines, travail à la chaîne.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même

Pour etre tenu au courant de temps en temps