1er juin 2013
[Le Street Art dans tous ses états
Stickers et autocollants divers,
glanés depuis l’année dernière.]

Parmi les mauvais genres des arts muraux – papiers collés, pochoirs aérosol, typo-blazes XXL et graffiti à la bombe ou au marqueur – il y a un dernier cas de figure : le petit format adhésif. Soit l’étiquette amateur en papier gommé, soit le sticker en long en large ou en rondeur. Mais avec l’autocollant, on entre dans la fabrique sérielle, plus sophistiquée et onéreuse. Du coup, ce genre d’acte gratuit revient assez cher. Et côté support, on est obligé de délaisser le crépi granuleux des murs, pour s’attaquer au mobilier urbain : potelets, armoires électriques, panneaux de la voirie, pub sous verre, etc.
Et là, il y a concurrence déloyale entre le sticker commercial – avec logos, formules choc et coups de buzz – et celui qui n’a rien à vendre, qui détourne le sens commun in situ, disperse des apartés textuelles, crée des zones de turbulences visuelles.
Sauf qu’entre ces deux tendances, on a parfois du mal à distinguer la nuance, vu l’essor de l’auto-promo Facebook ou Tumblr sans parler des duplicatas  sous copyright OBEY© qui retourne comme un gant (un bonnet ou un T-shirt) l’idée même du détournement ironique pour mieux fourguer en magasin des produits dérivés à son image (et profit). Y’a même un néologisme pour résumer le phénomène – subvertissement – qui compacte élan subversif et commerce du divertissement.
 Autre cas de figure déprimant, les usages propagandistes du sticker par la nébuleuse fascistoïde, avec une large diffusion/radicalisation d’imageries homophobes et & xénophobes bien au-delà de ses territoires d’influence habituels,
on a parlé récemment ici même.
Pour se changer les idées, autant aller se ressourcer ailleurs. Parce que les stickers sans but lucratif ni nombrilisme geek ni message de délation, ça existe encore, même s’il faut se méfier des contrefaçons duplicitaires et des équivoques populistes. Au gré de mes flâneries sur le Net, j’en ai trouvé une ribambelle hors les étroites frontières franco-françaises et photographié quelques-uns en région parisienne. Petite revue en images des dernières trouvailles scotchantes en attendant les beaux jours caniculaires.

Pour voir le diaporama complet,
on ira lorgner dans ce coin-là.

Depuis deux ans, moi aussi, j’ai pris le pli
et fabriqué mes propres Adages Adhésifs
qu’on peut retourner voir ici.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même