15  décembre 2014
[Le Street Art dans tous ses états
Quelques stickers hors commerce,
glanés entre deux averses.]

Parmi les mauvais genres des arts muraux – papiers collés, pochoirs, tags ou graff XXL et inscriptions éphémères – il y a un dernier cas de figure : le petit format adhésif. Soit l’étiquette amateur en papier gommé, soit le sticker en long en large ou en rondeur. Mais avec l’autocollant, on entre dans la production en série, plus sophistiquée et onéreuse. Du coup, ce genre d’acte gratuit revient assez cher. Et côté support, on est obligé de délaisser le crépi mural, pour s’attaquer au mobilier urbain : potelets, armoires électriques, panneaux de la voirie, pub sous verre, etc.
 Et là, il y a concurrence déloyale entre le sticker commercial – avec logos pubard ou copyright arty – et celui qui n’a rien à vendre, qui détourne le sens commun in situ, disperse des apartés textuelles, crée des zones de turbulences visuelles.
Sauf qu’entre ces deux tendances, on a parfois du mal à distinguer la nuance, vu l’essor de l’auto-promo de son blaze, de son Facebook ouTumblr sans parler des duplicatas  du rebel business, genre OBEY© & co qui retourne comme un gant (un bonnet ou un T-shirt) l’idée même du détournement ironique pour mieux fourguer en magasin des produits dérivés à leur image. Le leurre et l’argent du leurre, tout bénef. Y’a même un mot-valise en franglish pour résumer le phénomène – subvertissement – qui compacte élan subversif et commerce du divertissement.
 Sans oublier les usages propagandistes du sticker par la nébuleuse fascistoïde, avec une large diffusion/radicalisation d’imageries homophobes et & xénophobes bien au-delà de ses territoires d’influence habituels, dont on a déjà parlé ici même.
Pour se changer les idées, autant aller se ressourcer ailleurs. Parce que les stickers sans but lucratif ni nombrilisme geek ni message de délation, ça existe encore, même s’il faut se méfier des contrefaçons duplicitaires et des équivoques populistes. Au gré de mes flâneries sur le Net, j’ai sélectionné quelques raretés et photographié tous les autres au cours de l’année écoulée, parfois hors les étroites frontières hexagonales. Petit passage en revue des dernières trouvailles scotchantes en attendant les premiers flocons hivernaux.


Pour voir le diaporama complet,
on ira lorgner dans ce coin-là.

Depuis trois ans, moi aussi, j’ai pris le pli
et fabriqué avec l’ami Philippe Bretelle
mes propres Adages Adhésifs
qu’on peut aller voir dans ce coin-là,
ou en quelques extraits ci-dessous.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même