31 octobre 2018
Face à la glu du libéralisme autoritaire,
quelques Adages Adhésifs & autres stickers.

Avec l’ami graphiste Philippe Bretelle, on a conçu une vingtaine d’autocollants, de dix centimètres sur quinze, en noir sur blanc… et inversement. Ça s’appelle des «Adages adhésifs», par goût de l’euphonie dadaïste. Avec trois quatre cinq mots maximum dessus, et pas mal de sous-entendus en suspens, puisque ces bribes de phrases n’attendent que ça, se glisser discrètement dans le décor urbain, pour y semer la discorde textuelle ou générer d’infimes associations d’idées.



Ces messages express n’ont rien à promouvoir, aucun blaze à mettre en relief, ni logo à faire buzzer. Ils ne prennent leur sens qu’in situ, en plein air (de rien), au moindre recoin de la rue, n’importe où mais pas n’importe comment… Avant de les ficher quelque part, faut repérer que ça colle vraiment entre brève de style et fragment de réalité. Histoire d’inventer de petites légendes à la vie quotidienne, de la sous-titrer à rebours de la routine consensuelle, de lui trouver des raccourcis scotchants, incongrus, subliminaux, et de délimiter par-ci par-là des zones de polysémie clandestine, des lapsus visuels, bref, très littéralement des lieux-dits.
Alors, pour donner le mauvais exemple, ci-dessous, quelques photos de ces aphorismes urbains & autres parasites verbaux pris en flagrant délit de dégradation sur la voie publique, cet espace commun aujourd’hui privatisé par tant de placards municipaux ou publicitaires.

Pour suivre à la trace la dissémination urbaine de ces stickers, il suffit d’aller mater le diaporama complet, c’est ici même.

Pour terminer en beauté, quelques stickers photographiés au de mes flâneries, avec ou sans scooter. Ces trouvailles très attachantes n’ont sont garanties sans but lucratif ni nombrilisme geek ni message de délation ou de duplicité nationale-populiste – si si, ça existe encore. Petit passage en revue, en attendant de remettra à jours mes autres collections d’affiches et de pochoirs.

Et après avoir dévoré Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet (éd La Découverte), précipitez-vous sur La société ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire de Grégoire Chamayou (éd. La Fabrique).

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même