31 octobre 2014 [Le Street Art dans tous ses états —
Quelques pochoirs éphémères,
glanés à l’approche de l’hiver.]
Dès la fin des années 70 – bombes aérosols aidant –, la vieille technique du pochoir a connu un renouveau underground, dont les pionniers parisiens se nommaient Blek-le-rat (le dandy rebel) et MissTic (avant qu’elle ne loue sa poésie urbaine aux publicitaires), dans la lignée de la provoc picturale du groupe Bazooka décalquant photos et polaroïds à grands traits géométriques. Cet art de l’impression négative n’a cessé de faire des émules, du message d’agit-prop aux rébus minimalistes en passant par toutes sortes d’imageries ombreuses.
A rebours de cette floraison contagieuse, la gentrification des centre-villes continue son travail de sape, faisant partout place nette. Et dans le paysage urbain, face à la surenchère technologique des effaceurs d’encre municipaux ou privés, le pochoir sauvage cède plutôt du terrain face au diktat du nettoyage par le vide. Tandis que les milieux arty, fascinés par le phénomène Banksy, privilégient l’intervention sur des surfaces autorisées (par les co-propiétaire ou les commerçants) et dans les galeries et quelques murs réservés à ce genre de défouloir culturel. D’où la raréfaction, du moins en région parisienne, du spray-activisme anonyme imbriquant de l’imagerie et du textuel pour briser la monochromie quotidienne et produire de l’inattendu au coin de la rue. Reste qu’il suffit d’aller voir ailleurs, en Grèce, en Espagne ou au Portugal, pour s’apercevoir que, dans le sillage de chaque révolte urbaine, l’ironie subversive retrouve aussitôt le goût de la prise de parole graphique. Pour s’en faire une idée, un petit florilège de photos glanées sur la Toile ou prises au gré de mes vadrouilles en scooter.
31 octobre 2014
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