23 octobre 2015 [Pseudo-Dico, idiot & logique,
extraits d’un nouvel état provisoire.]
Parmi d’autres chantiers en cours ici archyvés, il y a cet opuscule : Pseudo Dico, idiot & logique, entamé vers l’été 2009 et qui s’épaissit petit à petit, sans souci d’aucune finitude. C’est du tout-venant de cour de récréation, de la vanne plutôt bas-de-gamme, de la gaminerie éhontée. Mes douze ans d’âge mental qui demeurent aux aguets dans ma tête, à l’affût d’un mot d’esprit bébête. Dans une brève préface, j’ai essayé de revenir sur le «pourquoi du comment» de ce pot-pourri régressif, d’en assumer l’imbécilité crasse et, malgré le ridicule, d’en cultiver l’incurable immaturité :
« Chacun ses tentations, moi c’est l’infantile qui me hante, l’énergie verbale en-deçà des prudences mitigées de l’esprit de sérieux. Bas les masques, soyons bêtement éhontés, je vous présente mon projet de devinettes lexicales, un dictionnaire pour de faux. J’aurais préféré appeler ça Fictionnaire tout court, mais c’était déjà pris comme titre, par un farceur repenti des années 70, l’incertain Alain Finkielkraut, alors j’ai trouvé un ersatz commode, Pseudo-dico, pour le raccourci de la rime intérieure, si si, faut pas forcément chercher plus loin. Seul défi minimal, commenter chaque mot par association d’idées, esprit de conflagration, étymologie intuitive, amalgame accidentel, contresens inopiné, déduction analogique, méprise significative, sinon par défaut mineur ou faute d’étourderie. Et surtout, lâcher la bride, perdre contrôle, laisser sortir les bouts d’énoncé à l’oreille, faire confiance aux courts-circuits intérieurs, aux paradoxes venus d’ailleurs. Projet impur et simple, trivial et mégalo. D’où son sous-titre – idiot & logique – qui me revient de loin, l’éternel adolescent jamais lassé de singer les sapiences de l’homo academicus, avec force grimaces et effets de manches. […] Bien sûr, j’aurais pu faire le tri au départ, chasser la blague facile, neutraliser le calembour dérisoire, ne garder que le meilleur du début à la fin. M’empêcher de faire tout à la fois le singe savant et l’analphabète de foire. Mais quand on vide son sac de vocabulaire, il vous passe de drôles de couacs par les méninges, et c’est souvent d’assez mauvais goût, entre autres foutaises et débilités. J’aurais pu me cacher derrière mon petit doigt d’auteur, mais l’idiotie a sa logique implacable.»
Ci-dessous, un abécédaire arbitraire s’inspirant des plus récentes entrées…
Autrui : étranger de souche.
Bartleby : l’être de démission.
Commentaire : superflu de conscience.
Droit à l’image : floutage de gueule (voir Contrôle au faciès & Morphing facial).
Électron libre : futur déchet radioactif.
Fax you : fin de non-recevoir.
Gay (mariage) : normopathie hétéro-mimétique.
Homo non œconomicus : phonétiq., machine sans cible.
Irréversible (coma): conjug., imparfait du subjectif, présent perpétuel ou futur intérieur.
Judas : ni saint ni sauf.
Lotobiographie : jeux du moi et de hasard (voir Auto-affliction & Roulette russe).
Mécénat : générosité défiscalisée (voir Dollar pour l’art & Retour sur divertissement).
Nombril : trace d’une perte originelle du lien social (voir Final cut & Comic strip).
Onanisme : manutention de soi par soi.
Prestidigitateur : solipsiste à mains nues.
Quiproquo : kitchen latin, erratum equivoque est.
Rhume : maladie incurablement bénigne.
Subconscient : co-pilote automatique.
Téléthon : piège à dons (voir Grand messe & Promesse).
Vieillissement : art d’accommoder ce qui reste.
Zeugma : esprit de synthèse, de famille, d’escalier et d’autres circonstances dépareillées.
Pour celles & ceux désireux de feuilleter l’ouvrage ou de le lire in extenso, c’est ici.
22 octobre 2015
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