22 novembre 2018
Loin des camisoles pub-liminales,
petit patchwork d’affichisme mural
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Aujourd’hui, en rase-campagne, en zone d’activité périphérique ou en hyper-centre-ville, la pub tient partout le haut de l’affiche, avec ses encarts XXL en surplomb et autres réclames vitrifiées sur les trottoirs (qui, à Paris intra-muros, ont connu un chouette passage à vide au printemps dernier). On est cernés par les Beaux-Arts de la propagande : natures mortes marchandes, mots d’ordre citoyens et signes de piste culturels. Sitôt qu’on sort de chez soi, à pieds, en vélo, en bus, en métro ou sur quatre roues à réservoir pétrolivore ou à batterie au lithium, on entre dans leur ligne de mire, rétines ciblées en plein dans le mille. Et à force de se faire obstruer chaque perspective du paysage urbain ou de la ligne de l’horizon champêtre, entre racolage promotionnel et caméras de bienveillance, ça prend la tête…
en étau.
Du coup, au moindre hectare zadifié, espace urbain en friche, il suffit d’emprunter tel passage dérobé, de s’aventurer au-delà d’une palissade de chantier, de pousser un peu plus loin la curiosité. Et lorgner du côté des imageries iconoclastes, des posters encollés de traviole, des incitations au farniente visuel. Le temps de se reposer les yeux, hors champ…
Histoire de partager mes trouvailles récentes, ci-dessous, un rapide panorama de quelques posters hors normes photographies par mes soins ou quelques comparses, à mi-chemin du ready-made loufoque & de l’attentat poétique, du coup de gueule & de l’ironie contondante mais sans œillères militantes ni égotisme arty. Aux limites fluctuantes d’une tradition subversive sérigraphiées. À ces rares occasions où, entre sensibilités disparates, parfois incompatibles, ça se met à coller vraiment.

En attendant que s’auto-organise un mouvement de SANS-GILETS, prenant toute la place d’une vraie discorde et sortant des alliances ambiguës avec nos pires faux-amis: les notables & autres profiteurs de la rengaine anti-fiscaliste. D’accord pour critiquer frontalement la taxation, par essence inégalitaire, des esclaves malgré eux de la bagnole (à ne pas confondre avec les pseudo-révoltés en 4X4 flambant neuf). De même, faudrait se demander si la hausse aveugle de la TVA sur le tabac sauve vraiment des vies ou n’asphyxie pas surtout de pauvres fumeurs pauvres, tout en multipliant contre eux les injonction culpabilisantes et anxiogènes, sans d’ailleurs que cette hausse du paquet fasse tousser pareil les fumeurs de Havane des quartiers chics. Ultime détail à prendre en compte, les taxes sur les clopes (14 milliards) plus celles sur les carburants (67 milliards) dépassent à elles deux le montant de l’impôt sur le revenu (73 milliards), celui qui justement tient compte des revenus et patrimoines de chacun, bref comporte un garde-fou social d’esprit mutualiste et coopératif. A ruminer à tête bien reposer, non?

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