20 juillet 2010
[Bribes d’auteurs posthumes: Raymond Queneau –
Cultiver l’obsession du presque rien
en-deçà du train-train quotidien.]

De source aussi sûre qu’incertaine – l’ami d’ami d’un ami d’ami de Raymond Queneau –, il se raconte que l’auteur de Zazie faisait une brève halte chaque matin & soir par la salle des coffres d’une banque située non loin de son bureau éditorial chez Gallimard. Qu’allait-il donc planquer là jour après jour sans exception ? Ce rituel énigmatique s’étant ébruité, ses proches et collègues du milieu littéraire se perdaient en conjectures.

Début novembre 1976, peu après la mort de Queneau – en présence de son légataire Jean Lescure et d’autres rares témoins – on procéda devant notaire à l’ouverture de la dizaine de coffres – pas moins – réservée de longue date par l’illustre défunt. Et qu’y trouva-t-on? Aucun dossier secret ni manuscrit posthume ni correspondance à scandale ou codicile testamentaire. Juste plusieurs milliers de tickets de métro ou d’autobus, tous dûment poinçonnés depuis plusieurs décennies.

La preuve par l’absurde d’un clandestin rapport entre écriture solitaire et transports en commun.

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