29 mars 2010
[En roulant en écrivant, stylo-scooter — Brûler la politesse.]

Un motard précédant le fourgon pénitentiaire, suivi d’une voiture de police bondée d’hommes en armes, canons braqués à chaque portière, arrive au carrefour des Arts et Métiers. Sans doute un détenu sous bonne escorte. Mais déjà, un deuxième convoi d’exception, du SAMU 93 cette fois, se fraie un chemin vers le même carrefour, toutes sirènes hurlantes, mais plus stridentes encore, au milieu d’un embouteillage monstre.
Qui va brûler la politesse à l’autre et forcer le passage ? Taulard avec menottes ou comateux sur brancard ? Droit de vie ou de mort. Dilemme de la circulation auto-immobile. À cheval sur sa grosse cylindrée, le policier ne va plus tarder à trancher. Il stoppe net, du plat de la main, l’ambulance qui s’apprêtait à doubler par la gauche, et reprend la tête de son transport de prisonnier. « Priorité cellulaire », le mot de la fin m’est venu en allumant ma clope au feu rouge suivant.

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