19 décembre 2019
Quand le black bloc est multicolore
ça fout la trouille à Dark Vador… !

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On se souvient d’un des plus maladroits slogans de mai 68 : « L’imagination prend le pouvoir » ou de sa variante « L’imagination au pouvoir », qui donna lieu quelques mois plus tard à un beau livre culte aux éditions du Terrain Vague (alias Eric Losfeld), récemment réédité par Alia. C’est à partir de cet amalgame trompeur – où la puissance du rêve magnifiée par les surréalistes et la vieille prise de pouvoir à la sauce léniniste font mine de se confondre – qu’un malentendu à pu naître, dont allaient jouer les repentis libéral-libertaires et autres fils-de-pub-en-col-mao, nous vantant dès 1981 les sirènes de l’esprit créatif réconcilié avec la gestion entrepreneuriale de nos vies. Vieille ambiguïté de toute « volonté de puissance », soit poétique, soit despotique, mais qui nourrit la pire des dystopie quand elle mène double-jeu.
C’est sans doute pour lever ce funeste malentendu que les Indiens Métropolitains du printemps 77 italien avaient écrit sur la façade mussolinienne de la Sapienza, la grande fac du quartier San Lorenzo à Rome : « La fantasia uccidera il potere / Sara une risata che vi sepellira » [L’imagination détruira le pouvoir / Ce sera un éclat de rire qui vous enterrera.] Il serait temps d’en tenir compte, et de valoriser dans le climat actuel de conflictualité massive ce qui ne demande déjà qu’à déborder : un esprit de fête hétérogène, décloisonnant, irrécupérable. Faute d’être du genre à donner des leçons à quiconque, je ne fais ci-dessous que témoigner en photos de ce qui est en train de se dépasser, bref de se dé-prendre de tous les pouvoirs institués…

Question subsidiaire : combien de temps encore le siège social parisien du fonds de pension américain Black Rock, en plein quartier de la bourse, restera-t-il aussi immaculé ?

Un peu d’imagination solidaire, cher.e.s street artistes, à vos pinceaux, rouleaux & aérosols.

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