17 septembre 2011
[Atelier du messager clandestin —
Des badges au doigt et à l’œil.]
Écrire à toute petite échelle, des bribes de phrases. Entre slogans déceptifs, brèves de mémoire, lapsus dissonants, messages anonymes, signes insignes. Histoire d’inventer de petites légendes à la vie quotidienne, des sous-titres pour de faux. Ensuite, on les découpe en rondelles, et puis à chacun chacune de les épingler où ça lui chante. Des badges ça s’appelle, conçus avec le graphiste Philippe Bretelle, que j’ai fabriqué en direct et distribué à la demande en mai dernier, pour le Festival Paris en toutes lettres, au CentQuatre.


La règle du jeu, c’était que chacun ne pouvait repartir qu’avec un seul badge, malgré l’embarras du choix. Et mon espoir, c’était que les préférences iraient tous azimuts. Pari gagné, y’en a vraiment eu pour tous les goûts & couleurs. Dispersion maximum sur tout l’échantillon.
À l’époque, ça m’a valu de drôles de discussions & brèves rencontres sur le coin de table où j’œuvrais à la chaîne… et une légère tendinite les jours suivants.
Et comme on m’a proposé de remettre ça, au doigt et à l’œil, j’ai dit banco pour le week-end prochain, à l’occasion du Festival des Correspondances à Manosque (Alpes-deHaute-Provence).
Pour les festivaliers, rendez-vous place de l’Hôtel de ville,
le vendredi 23 & le samedi 24 à partir de 18H.
Pour les curieux qui ne feront pas le déplacement,
mais qui voudraient se faire envoyer un specimen
un petit aperçu des 42 modèles en libre exposition.





















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12 septembre 2011
[Texticules et icôneries — Plongeoire christique. ]

Crépuscule d’un idole à marée basse.
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11 septembre 2011
[Commémoration à reculons —
Destruction des Halles de Paris.]
Il y a 40 ans, en plein été 1971, les douze pavillons Baltard (édifiés là sur ordre de Napoléon III un siècle auparavant) s’effondraient sous les premiers coups de boutoir des pelleteuses.


Face aux critiques, le maître d’œuvre de cette destruction, Georges Pompidou, rejouait la querelle des anciens contre les modernes, mais à front renversé. Lui, le néo-gaulliste iconoclaste, voulait inventer, anticiper, créer du neuf, tandis que ses opposants de tous bords se retrouvaient confinés dans une posture conservatrice, un passéisme stérile. Et puisque, depuis 1969, les activités du marché alimentaire avaient été transférées à Rungis, à quoi pouvait bien servir ces bâtiments fantoches ? Autant mettre à bas ces « parapluies » désormais inutiles. D’où ce charcutage estival du ventre de Paris, suivi d’un monumental trou, jusqu’à l’inauguration du Forum des Halles en 1979.

À force de se focaliser sur la controverse architecturale de l’époque – défense aveugle du patrimoine versus réalisation de projets innovants –, on en oublierait presque que ce coup de force marque le début de la gentrification du centre ville parisien. Une fois les Halles détruites, de brutales opérations immobilières se sont enchaînent dans les arrondissements limitrophes, avec pour conséquence un nettoyage social du quartier et un exode massif des plus pauvres vers des banlieues lointaines.





Mais s’il fallait se dépêcher de faire place nette, c’est aussi parce que ces hangars désaffectés étaient devenus, dans l’après 68, un épicentre contre-culturel au cœur de la capitale, un lieu de théâtre sauvage, de concerts alternatifs (celui de Sun Ra dispersé par la police en novembre 70) et de squats parfois politiques (à l’initiative du Front de Libération de la Jeunesse), un abcès de fixation qui inquiétait les autorités, bref un mélange détonnant entre «classes dangereuses» et chienlit étudiante, où voisinaient prolos du coin, baba-cool hirsutes, tapineuses de trottoir, noctambules encanaillés et bande de loubards.





Cette réappropriation festive de l’espace urbain faisait mauvais genre, et peut-être tache d’huile. Il fallait étouffer dans l’œuf ce foyer de contestation au grand air. Et renvoyer toutes les marges à de plus invisibles périphéries. Sur place, chantier oblige, un grand trou de mémoire ferait table rase, avant d’y édifier la seule utopie urbaine qui vaille désormais, un centre commercial.

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10 septembre 2011
[Texticules et icôneries — Au fil du temps.]

Point par point de suspension
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9 septembre 2011
[Arnaque exponentielle —
Rien à perdre… sauf cette chaîne.]
Je viens de recevoir un rappel de facture bizarre par mail super confidentiel, mais y’a erreur sur la personne, vu que je dépense quasi que dalle, que je bouffe low-cost et que je sors plus tellement dehors, à cause du seuil de pauvreté, alors là je suis peut-être débiteur de la société en général, mais pas de cette agence de notation-là, ou alors fallait le dire à la source, que les allocs c’est du vol quand je cotisais comme un pigeon à moins que le minimum syndical, donc vu que je dois pas être le seul concerné, je vous l’adresse à mon tour comme on m’a demandé, même si je suis pas du même avis que leur avis d’échéance, juste pour prévenir avant saisie par corps et biens. Cette foutue dette qui monte, qui monte, une vraie patate chaude qui vient de je ne sais où, et en plus ça date pas d’hier, depuis la Grèce antique, avant de faire le tour du monde. Donc même si vous n’êtes pas encore pensionnés de retraite ou en fin de droits ou handicapés dégressifs, faites attention à vos économies, parce que ceux qui feront pas suivre ce message à 24 foyers fiscaux différents dans l’heure qui suit sa réception, ça va leur coûter plus cher en mensualité pour reboucher le trou que de mourir sur place.

La preuve que ça porte la poisse de rompre la chaîne :
• Jeannine S. qui n’a pas joué le jeu, manque de bol, ses médocs pour les nerfs sont plus remboursés.
• Michel F., qui a mis un filtre anti-spam, c’est pire, sa boîte l’a viré pour faute lourde, et c’est pas près de s’arranger aux Prud’hommes.
• Sami Z., qui a vidé le truc direct à la poubelle, lui pareil, radié d’office du Pôle-Emploi et puis mis sous tutelle après dix chèques en bois.
Tandis que la plupart des autres, ceux qui ont fait passer le message aux 24 suivants, en acquittant les frais de police et d’assurance individuelle, débités sur compte courant, eh bien, vous pouvez vérifier, eux, aucune mauvaise surprise, ils ont tous gardé un boulot, un domicile, une carte de crédit, bref un petit budget à l’équilibre, et c’est déjà pas mal en ces temps de déficit immunitaire.

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4 septembre 2011
[Texticules et icôneries — Par-delà le rien et le mal.]

Bibelots confusionnistes en soldes monstres.
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3 septembre 2011
[Auto-radio-promo — Portraits crachés, saison 2.]
Sur France Culture, dans la série intitulée Micro Fiction, on pourra écouter toute la semaine prochaine Portraits crachés (saison 2), une série des montages radiophoniques de 8 mn maxi, en tout 5 mini-modules diffusés entre 11h50 et 11h58, du lundi 5 septembre au vendredi 9 septembre.

C’est réalisé par Jacques Taroni, mis en voix par Leslie Coudray, Jean-Louis Grinfeld, Philippe Fretun, Philippe Lebas, Christine Joly & Nathalie Jeannet, et adapté par mes soins à partir de textes courts qui ont vu le jour l’année passée sur ce pense-bête. Si les horaires et dates ne collent pas trop, c’est pas grave, chacun pourra bientôt les réentendre en différé, ou même les podcaster à mesure, sur le site de la station, de ce côté-là.
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27 août 2011
[Texticules et icôneries — À l’insu de l’issue.]

Arrière-pensée, l’irrésistible ascension.
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25 août 2011
[Auto-promo orchestrale —
Sainte-Nitouche, le retour.]
En 2002 Luis Naón m’a demandé d’écrire le livret d’un oratorio pour un petit ensemble instrumental et la soliste mezzo-soprano Sylvia Marini (qui, hasard délicieux, n’est autre que la fille de Giovanna Marini, ethno-musicologue, chef de chœur et interprète de l’inoubliable Lamento per la morte di Pasolini). Je me suis exécuté en vers libre, en imaginant le monologue d’une effeuilleuse de Peep Show. Sainte-Nitouche, la fille ni bien ni mal, ça s’intitule. En contre-point la comédienne Agnès Sourdillon s’est chargée des didascalies sur bande-enregistrée et moi-même des petites annonces en voix-off.
Comme souvent avec la musique contemporaine, ça ne s’est pas joué souvent (deux fois), sauf que là, c’est bien parti pour tripler la mise, en Argentine, à Buenos Aires, dans la petite salle de l’Opéra, rien que ça,
du 26 au 29 août.

Pour faciliter le transport au long cours (avant l’enregistrement très prochain d’un vrai CD), autant aller se faire sa petite idée à distance en écoutant de larges extraits ou en feuilletant le texte intégral, le tout à disposition ici-même.
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20 juillet 2011
[Texticules et icôneries — Arrêt de travail en vue.]

Risques de somnolence prolongée.
Post-sciptum :
D’ici la dernière semaine d’août, le pense-bête suspend ses émissions photo-texutelles, histoire de me vider la tête et ressourcer les idées ailleurs. Pour les visiteurs occasionnels, c’est l’occasion d’aller parcourir le reste du site, flâner dans les recoins, se perdre dans le dédale. Suffit de regarder en haut à gauche, pour cliquer sur la case départ.
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