3 janvier 2012
[Rumœurs à la chaîne
& légendes urbaines
L’Apocalypse, et après?
(suite sans fin)]

Les Mayas, avant qu’on vienne fouiller dans leurs ruines, ils avaient même pas été foutus d’inventer la roue, ni pelle ni pioche, pas même une lame de couteau, aucun truc métallique, ni la charrue après les bœufs ni le moindre cheval de trait, tout à dos d’hommes entêtés comme des mules à construire des escaliers géants partout, juste pour s’approcher du septième ciel, en suppliant le soleil de réapparaître après le solstice d’hiver, et une autre prière pareil en été, du coup à cause de leur fixette astrologique, ils avaient pas pensé non plus à battre monnaie, pas un centime en circulation, aucun échange d’argent, à part le troc de cacao, sans avoir grand chose à se mettre sous la dent, ni blé ni patate ni nouille, que du maïs à chaque repas, et faute de viande rouge, du chien grillé les jours de fête, ou alors, pour se couper l’appétit, en cas de disette, il leur restait les feuilles de coca, à mastiquer en fermant sa gueule, bref que des nuls et du chiqué, alors moi je dis que les Mayas, ils ont surtout inventé l’esclavage de leur propre peuple, avec droit de cuissage polygame pour les emplumés de la haute, et que cette civilisation mort-née, elle a jamais rien prévu de ce qui risquait d’arriver, d’ailleurs quand les conquistadors ont débarqué sur place, ces zombies-là avaient disparu depuis longtemps, cinq siècles au bas mot, pas comme les Incas ou les Aztèques qui jouaient les prolongations, même si y’en avait plus pour longtemps, mais bon ça n’empêche que je voudrais bien qu’on m’explique comment les Mayas, eux, ils auraient pu faire, avec leur pauvre calendrier solaire et cinq cents hiéroglyphes piqués aux Égyptiens, pour deviner la date exacte de la fin du monde – tout bientôt, le 21 décembre 2012 à ce qu’on dit –, et puis quoi encore, faudrait pas que ces zéros pointés, ils croient nous donner des leçons posthumes, vu que pour une fois, on y est pour rien dans leur terre brûlée, pas notre faute si ça fait un bon millénaire qu’ils se sont éclipsés tout seul, rayés de la carte, suicidé d’avance.

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