6 décembre 2011
[Rumœurs à la chaîne
& légendes urbaines
(suite sans fin).]

Sûr qu’il a dû mourir depuis, sinon ça lui ferait presque 80 balais, 200 kilos sur une chaise roulante, et du côté cardio-vasculaire c’est pas viable à moyen terme, en plus des risques d’overdose à la cortisone, n’empêche les obsèques officielles, l’été 77, ça tenait pas debout, fallait voir la mise en scène, avec juste son mannequin en cire dans le cercueil, super réfrigéré pour pas que ça fonde à cause de la canicule, les rouflaquettes d’Elvis qui se décollaient, les sourcils aussi, tout postiche, non c’était total bidonné leur show, surtout que la semaine suivante, on sait qu’il a fait envoyer une rose rouge à sa dernière chérie, lui il s’était fait la malle deux heures avant la cérémonie, les fans ils ont tous vu l’hélico qui a décollé de l’hôpital, direct à l’aéroport, un billet payé cash par John Burrows, un de ses prête-noms habituels, et puis ni vu ni connu à Buenos Aires, pressé de disparaître le Presley parce qu’il était en dette avec les maffieux du Klan de la Fraternité, et que ça tournait mal, déjà un contrat sur sa tête s’il banquait pas un maximum, gros chantage, alors comme ni le FBI ni la CIA ont jamais voulu démentir les soupçons, déjà c’est louche, surtout qu’après le suicide d’Hitler dans son bunker, ils ont passé quinze ans à vérifier toutes les pistes pour voir si c’était pas du bluff, mais là justement, aucune enquête, rien, normal vu que c’est eux qui avaient organisé l’exfiltration en Argentine, comme pour Eichmann ou Barbi, même si a priori ça n’a pas grand-chose à voir, question méthode c’était idem, et ensuite, été 77, rappelez-vous, les dates concordent, le vieux rockabilly enterré vite fait, et top synchro ça passe direct au punk, la grosse arnaque média pour relancer le bizness, en fait le King, lui, ça l’arrangeait qu’on jette l’idole aux oubliettes, plus on le conchiait mieux il coupait les ponts, ça faisait diversion, du moment que ces petits branleurs british se cassaient la voix à gueuler No future, avec gros larsen pour les gogos, lui, le born again christian, il devait bien se marrer du fond de sa planque argentine, piscine chauffée et T-bone à volonté, en prêchant son petit credo façon gospel : Elvi’s not dead.

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