6 mars 2011
[En roulant en écrivant, stylo-scooter —
Mappy… dérive psychophotographique.]
Depuis Bastille, déjà trois feux verts synchro rue Saint-Antoine, avant que ça change de nom, plein gaz rue de Rivoli… Juste après le Bazar de l’Hôtel de Ville, trente secondes d’arrêt au rouge… Ensuite, une fois dépassée l’ancienne place de Grève, clignotant sur la gauche : rue de la coutellerie. Et là, comme ça bouche un peu, j’aperçois un drôle de paratonnerre sur le toit d’une bagnole gris métallisé. En me rapprochant du véhicule suspect, je compte huit caméras réparties en deux niveaux sur l’antenne télescopique. Et le long de la portière arrière, ce logo en guise d’explication : Mappy. Ça vaut le coup d’œil, non ? Je pile à hauteur de l’auto-espion, sors mon petit appareil numérique et cadre en plein dans le mille.
Sauf que le conducteur n’a pas l’air d’accord. Alors moi, clic clac derechef.
Lui qui me fait signe que non, surtout pas, avec son index qui bat la mesure de son refus. Je le braque encore dans mon viseur. Il baisse la vitre pour rajouter à haute et intelligible voix : « Pas de photo, s’il vous plaît. » Rien d’agressif dans l’intonation, mais plutôt la trace d’un soupir désabusé. Je ne dois être ni le premier ni le dernier à l’avoir saisi au cœur de ses contradictions. Du coup, j’arrête de le braquer, remballe l’objectif de poche, sans commentaire, et démarre illico. À peine arrivé au bureau, j’allume l’ordinateur, tape le nom de la même rue sur Mappy, zoome au plus près de là où je me trouvais un quart d’heure plus tôt.
Plutôt rassuré de ne pas y figurer… contrechamp encore libre !?
Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même