4 décembre 2010
[Antidote à la dépolitisation ambiante
Une expérience en cours… d’expulsion.]

Issue du mouvement des intermittents de l’été 2003 – défendant à travers les annexes 8 & 10 de l’UNEDIC non pas un acquis corporatif, mais le principe d’une mutualisation des ressources contre la capitalisation individuelle des droits sociaux – la Coordination des Intermittents et Précaires (ïle-de-France) avait obtenu de la Mairie de Paris un espace d’expression collective en novembre 2003 : le 14 Quai de Charente. Depuis lors, ce lieu a abrité des permanences sociales d’information, une Université Ouverte centrée sur l’analyse du néolibéralisme, une cantine autogérée, des cours de sport, une bibliothèque, des concerts, des projections, des lectures, des débats… selon le principe du prix libre et de la gratuité, tout en ouvrant les portes à d’autres collectifs de lutte venant d’horizons divers.

Aujourd’hui, le double langage social-libéral de M. Delanoë ayant laissé pourrir la situation sans jamais tenir ses promesses de relogement, cet espace de vie collective est sous le coup d’une expulsion… imminente. Près de 7000 personnes ont déjà signé la pétition de soutien – Nous avons besoin de lieux pour habiter le mondeà cette adresse. Il est encore temps d’y aller faire un tour et un clic de soutien.
Parmi tous les signataires, certain(e)s ont laissé un bref commentaire, message, petit mot, par associations d’idées, d’humour et d’autres humeurs. Et l’air de rien, ça brasse de la pensée à plusieurs. D’où l’intérêt de compiler ces bribes de paroles en un recueil intitulé Dazibao de nulle part. Et l’envie d’en reproduire ci-dessous quelques extraits, dans le plus imparfait désordre.

La lutte et la fête mélange détonant, c’est pourquoi ce lieu doit continuer d’exister.

Qu’avons-nous fait du feu Prométhéen ?

Je déteste les pétitions…

Non aux expulsions de lieux inhabités.

L’individualisme nous momifie.

Parce que, pour, à coté, ensemble, toujours, longtemps…

Virée du système intermittent après 20 années de bons et loyaux services, précaire depuis.

C’est un lieu unique dont la perte serait irréparable. Ne laissons pas faire.

Debout unis pour résister et rêver le monde

Il faut le voir pour y croire

«Dobbiamo avere una casa per andare in giro per il mondo» (Assalti frontali)

Jusqu’où ne descendront-ils pas ?

Je suis moi-même au chômage. La précarité, je connais bien et je suis complètement d’accord avec ce que vous écrivez ou dites.Vous avez le mot juste, c’est du vécu. je le sais parce que je vis ce que vous décrivez tous les jours.Félicitations aussi parce qu’il n’y pas de « misérabilisme » non plus.Juste l’envie de garder sa dignité, et c’est extrêmement important pour continuer de se battre.Voilà ! Ce que vous écrivez me fait énormément de bien au mental, alors, merci pour çà !

Y’en a marre, marre des paaauuuvreus.

Votre université ouverte avait l’air d’être bien plus sérieuse que les «autres universités» que j’ai connu – et j’en ai connus pas mal.

Tout est dit et bien dit. Je vis à la rue et d’expédients avec à ma garde 1 petite fille de 11 ans qui aurais pu apprendre…un peu plus tard certain mots comme : expulsion, indésirable, désolé on ne peut rien pour vous, etc.

«Ils n’auront pas nos fleurs, celles qui nous poussent à l’intérieur …»

Un jour tu travailles et puis plus rien et puis tu refuses, trop de boulot et puis plus rien… heureusement il y a la solidarité.

C’est scandaleux cette gabegie avec des lieux pour happy few comme le 104 tout en laissant crever les précaires qui essaient de s’organiser. Et ça se dit de gauche ?

Tous les mouvements ont besoin d’espace.

Bon courage les loulou lâchez pas le boudin.

Donnez nous des emplois fictifs et des logements de fonction !

c’est admirable d’avoir crée un lieu d’autogestion en plein Metropolis. Il faut que cela continue. Je suis de tout coeur avec tou(te)s celles et ceux qui créent sur les décombres d’un monde qui n’en finit pas de mouriner, des alternatives nouvelles, solidaires, sinon on y passe tous.

Pas de commentaire juste de l’action.

Nous devons pouvoir nous réunir et réfléchir ensemble. Vous nous avez déjà suffisamment séparé de part les réformes. Laissez nous penser ensemble.

Intermittents en colère, intérimaires en collant.

LA CRISE ! SALAUDS DE PAUVRES ! N’Y A T’IL QUE DES NANTIS ! MOI C’EST ANTI CONNERIE ANTI MANIPULATION ! ANTIGONE !

Les comptes ne sont plus à rendre mais à prendre sans attendre. Ni mieux… ni traître !

L’action de CIP est primordiale en ces temps de disette sociale.

On boit ici, on bouffe ici, on danse ici, on reste ici !!

Ce que l’on reproche à un cafard, ce n’est pas de manger les miettes, c’est de proliférer. C’est pour cela qu’on l’extermine.

J’adore l’abstrait !

Précaire, depuis trop longtemps, ce qui n’empêche pas d’avoir des idées, des envies, des projets, parmi lesquels faire entendre nos voix, ne pas lâcher, continuer à résister…

L’été n’est pas une marchandise.

C’est le désir d’un contrôle total de la précarité et de la pauvreté, afin de la maintenir, qui détruit toute forme d’auto-organisation.

Pour soutenir l’un des (trop) rares lieux alternatifs parisiens encore debout…

C’est en effet une affaire de décision politique, j’avais cru comprendre que nous avions une municipalité de gauche, mais j’ai du me tromper. Bon travail No way for l’ennui !

Restons à Quai.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même