3 avril 2011
[Légendes urbaines & rumeurs à la chaîne —
Sevrage ad libidum.]

Moi je veux bien que la pilule, ça nous a préservé le plaisir de la maternité obligatoire, mais depuis 1974, quand ils ont lancé la Minidril, pile en même temps que la loi Weil sur l’IVG, les gynécos pouvaient pas savoir, mais ensuite ils ont fait comme si de rien n’était, et toi pour libérer tes convictions féminines, tu te prends 4 kilos dans les hanches dès le premier cycle, et puis des infections urinaires, des migraines, des mycoses, des crises d’irritabilité et aussi de circulation dans les jambes, des remontées gastriques et des sécheresses vaginales, avec un grave problème de frottement dès que ton mec il prends son temps, et le truc pas croyable, c’est qu’à peine tu arrêtes les frais, tu t’aperçois qu’on t’avait tellement bridé les ovaires, mis la libido sous camisole, qu’après un mois de sevrage, tu te sens pousser des ailes, t’as envie de bouffer la vie par tous les bouts, tu flashes sur n’importe qui ou quoi, et ça prouve bien qu’à force de te microdoser toi-même t’étais juste devenu un long fleuve tranquille, un petit couple bien régulé comme il faut par la société, entre parenthèses quoi, mais le pire de tout, c’est que dans mon entourage immédiat sur huit copines qui prenaient la même pilule que moi, y’en a quatre qui ont eu des jumeaux, et ça, c’est un vrai effet secondaire dont personne ne parle.

Pour faire circuler ce texte, le lien est ici même