25 février 2011
[En roulant en écrivant, stylo-scooter —
Boîte vocale… psychédélique.]

Non loin de l’hôpital Saint-Louis, où ma mère s’est éteinte il y a bientôt dix ans, cette cabine téléphonique en forme de champignon hallucinogène. Drôle de mausolée multicolore planté sur le trottoir, j’y vois comme un signe indéchiffrable. Alors clic-clac… sous toutes les coutures.

J’ai l’impression fugace que ça me venge de quelque chose. Le bouquet final d’une revanche pyrotechnique, une décennie après l’incinération au Père-Lachaise, et ces quelques poignées de cendres dispersées à la va-vite. Alors par superstition idiote, je vais me coincer à l’intérieur, je décroche le combiné et ça me remonte du fond de la gorge, une phrase depuis longtemps oubliée, mais qui m’est revenue comme par cœur, d’un ton supranaturel, pour couper court aux reproches :
— Salut m’man, dis, ça fait un bail…

Et là, pas le moindre souffle de voix en retour, ni soupir las ni rire jaune à l’autre bout du fil. Pourtant le décor s’y prêtait plutôt bien, le sas de décompression idéal en attendant l’au-delà, dire que je commençais presque à y croire…

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