17 juillet 2011
[Allergie à l’air du temps
France Culture licencie,
la preuve par le vide.]

En 2010, c’était Pascale Casanova – et son émission l’Atelier Littéraire – qui était congédiée par l’ancienne direction de France Culture «pour un désaccord concernant son contrat de travail». Aujourd’hui, c’est au tour de Francesca Isidori – et son émission Affinités électives – de passer à la trappe. Licenciée en trois minutes, montre en main, après des dizaines d’années à l’antenne. Motif invoqué, libérer des cases pour les suivants… et puis un bilan d’audience un peu « faible ». En fait, on lui reproche trop d’exigence littéraire hors mode, coterie et actualité marchande. Dans la foulée, on apprend la disparition de l’Atelier de Création Radiophonique, animée depuis une décennie par les producteurs Frank Smith et Philippe Langlois. Ceux-là jouaient trop à la marge du sampling textuel. Dehors les gars, faut draguer l’auditeur mainstream, pas s’enfermer dans son petit labo expérimental. Et puisque jamais deux sans trois, on apprend aussi la fin de la chronique de Sophie Joubert…
La roue tourne, dira-t-on, et peu importe les aléas des ressources humaines dans telle maillon de la chaîne culturelle, avec pas que du bon mais pas tant de mauvais, comme partout ailleurs dans nos vies, des vies perdues, des profits retrouvés. Et puis quoi, restons zen, la balle au centre. Rien à dire, ça les concerne, entre journalistes, animateurs, producteurs et leur direction. Lutte de places, querelles internes. On n’a pas connaissance du dessous des cartes ni aucune raison de s’en mêler.
Et pourtant si, ça commence à faire beaucoup de monde du mauvais côté de la balance. Et toujours dans le même sens : le populisme anti-intello, le nivellement par la bassesse, le carriérisme décomplexé des têtes molles de la Kommunication. Avec en ligne de mire, cet idéal tautologique : de Very Inculte People tendant le micro à d’autres VIP.
Alors, même si je déteste les pétitions (à répétition), quelques endroits où partager son ire, ajouter son nom, mettre son grain de sel.
C’est ici ou , et même ailleurs.

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